mercredi 26 septembre 2007

La Machette - Édition de septembre 2007

Montréal, le 28 septembre 2007,

SOMMAIRE:

I. Éditorial

Être haïtiano

II. Revue de presse

PRESSE HAÏTIENNE
· Une centaine d’organisations et de personnalités écrivent au Gouvernement Haïtien pour demander le départ de l’Ambassadeur Cinéas (GARR, 7 septembre 2007)
· Des organisations paysannes haïtiennes et dominicaines se prononcent pour une coopération binationale (GARR, 12 septembre 2007)

PRESSE DOMINICAINE:
· Des paysans se réunissent avec le chef de la police nationale et le procureur général pour mener des investigations sur la mort d’un paysan à Dajao (ESPACINSULAR, 8 septembre 2007)
· Le réseau frontalier "Jano Siksé" dénonce des cas de tortures et de maltraitements à la frontière domínico-haïtienne du nord (ESPACINSULAR, 20 septembre 2007)

Appuyez la campagne mondiale d’Amnistie Internationale pour la défense des droits des travailleurs haïtiens en République dominicaine

III. Nouvelles internes

· Lancement prochain du documentaire "Lot bo dlo" d'Alexandre Poupart
· Bientôt disponible: un calendrier pour l'année 2008 sur les conditions de vie dans les bateys
· Demande de dons et de bénévoles

IV. Annonces communautaires

· Les "Artisans de paix international" organisent une levée de fonds sous forme de 5 à 7 pour des projets dans les bateys
· Soirée "Octobre-Che"
· Lancement du livre-disque "Lettres d'automne" de Frantz Benjamin
· Lancement prochain du premier CD de Gérald Williams
· Communiqué suite au lancement de livre de "Vers la construction de la liberté" de Kerline Joseph
· Une nouvelle offre de Référence Magazine
· Katasoho, imprimerie et design
· Idées cadeaux


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I. Être haitiano en République Dominicaine (Suite…)



Par : Gahston Saint-Fleur



Pour d’autre, il faut comprendre les expressions « (ser) être haitiano » et « (ser) être de Haïti » que m’avait fait remarquer un professeur universitaire dominicain, chercheur dans le domaine de la culture de son pays. Selon lui, et c’est évident, les gens qui ont une formation intellectuelle, un valoir économique acceptable ne sont pas considérés comme des Haïtiens (haitianos) -en République Dominicaine. Ce sont des gens venus d’Haïti. Généralement on les veut Français, Américains… en provenance de la côte occidentale de l’Ile. Peu importe qu´ils sachent peu ou rien du tout de ces pays ou que leur physionomie affirment leur appartenance culturelle... Pour le psychisme dominicain, il est comme trop difficile d’imaginer un haitiano hors « des travaux d’ordures », pour emprunter cette expression du sage polonais, Zygmut Bauman. Il s´agit d´une totale méconnaissance mélangée parfois d´un racisme mal orienté, qui se manifeste à travers des questions comme par exemple :
· Y a-t-il des églises en Haïti ?
· Y a-t-il des bâtiments, des écoles, des universités en Haïti ?
· Pourquoi les jeunes haïtiens sont venus ici en République Dominicaine pour étudier s´il y a des établissements d´enseignement là-bas ?
· Y a-t-il des rues…
Tant de questions qui paraissent ridicule au prime à bord mais qui, au fond, manifestent une innocence camouflée de racisme chez un peuple qui ne sait pas et qui veut savoir. C´est dans ce sens qu´il faut comprendre pourquoi, les dominicains ne peuvent pas imaginer l´haitiano comme une personne à part égal comme les nationaux des autres pays du monde. Fort souvent, les maux que sont sujets les nationaux haïtiens comme l´exploitation, la torture, l´irrespect de leurs doits et de leur dignité humaine et même l´extermination ; tout cela, sous la main des dominicains, peuple croyant, peuple sensible et en son normale, peuple non-violent. Dans un regard superficiel, cela paraîtrait étrange et même paradoxale. Cependant, si on essaie d´entrer en profondeur, on verra que cela se doit au fait que le national haïtien (l´haitiano) n´est pas un être humain à part entière dans la mentalité dominicaine.
Aux nouveaux venants d´Haïti, comme par exemple des jeunes qui vont entrer à l´université en République Dominicaine, ces questions génèrent une situation de crise, de confusion et une découverte de leur haïtiannité dans un sens qu´ils ne l´avaient jamais imaginé. Ils croyaient qu´ils étaient tout simplement un des nationaux du monde à part entière provenant de l´un des pays du monde ; alors que dans le pays voisin, ils sont traité comme un cas spécial : comme des haitianos. Fort souvent c´est la particularité dont ils sont sujets qui les gêne.
Quand le traitement spécial signifie être mis à l´écart, il traduit la discrimination, il faut le combattre dans toutes ses manifestations car il bafoue la dignité humaine.
Certains d´entre eux pensent que ces questions ont pour objectif de les ridiculiser. Toutefois, faites par des proches, des compagnons d´études si non des amis qui, en aucun moment, manifestent de l´animadversion à leur personne ni avant ni après, les plus forts finissent par comprendre. D´autres, se sentant blessés dans leur amour propre et parfois même provoqués, ils se claquemurent et garderont pour toujours un sentiment d´hostilité par rapport aux dominicains sans pour autant renoncer à leur permanence dans le pays récepteur.
Dû aux difficultés que cela implique pour les raisons décrites antérieurement, le dominicain préfère ne pas vouloir s’imaginer dans une relation à part égale avec un haitiano. L’une des façons de rendre possible cette relation qui est parfois comme nécessaire et fructueuse-quand les avantages sont partagés- est d’inventer cette distance imaginaire pour séparer les « hommes », selon des critères du subconscient dominicain, des sous-hommes ou si l’on préfère, des non-hommes. Au détriment des uns, l’objectif est atteint.
Tout va bien ; il y a de l´harmonie entre eux. On se crie à la fenêtre ou à la porte de l´un ou de l´autre vecino, vecina (voisin, voisine). Mais quand cela tourne mal, ces Français et américains imaginaires recouvrent leur nationalité. Ils étaient des haitianos. On les crie au visage de prêt ou de loin, maldito haitiano ; ce n´est pas étrange qu´ils subissent le même sort des haitianos.
Dominicains et « ces Français et Américains imaginaires »(Haïtiens) des classes moyennes et hautes vivent ensemble dans certains quartiers aisés de Santo Domingo et des villes de province :
· Ils se réunissent pour partager ensemble, s’amuser dans un parti de dominos, casinos ou autres
· Ils se font l’amour
· Ils vont ensemble à la campagne dans les jours fériés ou les fins de semaine, pour prendre ensemble un bain d’eau douce, cuisiner au bord de la rivière ou visiter la finca (grande quantité de terre totalement ou partiellement cultivée avec une maison de campagne, des animaux parfois, que possèdent les gens des classes moyenne et haute de la société dominicaine. Ils s’y retirent dans les jours fériés, les fins de semaine…).
· Ils vont à la plage ensemble
· Ils s’arrangent entre eux pour que l’un amène les enfants à l’école dans sa voiture, et l’autre les amène de retour dans la sienne. Ainsi, ils économisent le temps et les carburants aussi.
· Ils font des affaires ensemble
· Ils s’entraident en partageant des marchandises quand il y a de la carence dans les entreprises de l’un ou de l’autre à Port-au-Prince ou à Santo Domingo.
Dans le cas des jeunes, dans les salons de classes à l’université où ces « Français et Américains imaginaires (haïtiens) ne sont jamais au minimum au point de vue intellectuelle :
· Ils nouent des amitiés très profondes parfois et de longue durée.
· Ils se font l’amour, même quand les haïtiennes à la peau noire surtout préfèrent leurs compatriotes, contrairement aux haïtiens qui sentent leurs cœurs chauds devant une peau claire dominicaine. Les haïtiennes à la peau claire en République Dominicaine s’inclinent plus aux dominicains.
· Ils fêtent ensemble les anniversaires, ils échangent des cadeaux, ils se visitent, certains jeunes dominicains arrivent même à défier leurs parents pour visiter Haïti avec un copain ou une copine.
· Ils s’appellent constamment au téléphone les uns aux autres parfois seulement pour se bavarder.
· Ils font ensemble leurs devoirs et s’unissent dans un même groupe de travail.
· Ils s’entraident dans les salles de classe surtout aux moments des examens.
· Ils dansent le Merengue, la Bachata qui exerce, cette dernière, une forte attraction sur l’esprit de l’Haïtien, peu importe son appartenance sociale.
Tant avec les adultes des classes moyenne et haute comme entre les jeunes, on sent qu’il existe ce traitement à part égale d’une partie à une autre, aussi bien un désir manifeste de collaboration pour s’alléger des tâches accaparantes parfois de la vie quotidienne. Mais le fondement n´est pas solide car l´Haïtien n´est pas reçu comme tel ; nonobstant qu´il ne peut pas renoncer à ce qu´il est par nature et par acquis social.
Il ne s’agit pas d’une relation entre nationaux dominicains et haïtiens mais plutôt dans le cas de ces derniers, la mentalité dominicaine les fait des français, des américains et parfois même des brésiliens mais attentions, on ne demande pas à ces haïtiens s’ils sont de la Guadeloupe, de la Dominique, de Saint-Martin, de la Trinidad et Tobago, de Bahamas…. Ces nationaux sont traités comme des haïtiens. D’ailleurs la question la plus fréquente à eux dans les villes de Santo Domingo est la suivante : « ¿Eres haitiano ? » Pour les agents de la migration dominicaine, il ne s´agit d´une interrogation mais une affirmation. Un noir de Saint-Kits marié avec une dominicaine m´a avoué qu´il est obligé de marcher avec une copie de la cédula, (carte d´identité dominicaine émise par la Junte Centrale Électorale dominicaine) de sa femme de nationalité dominicaine dans son portefeuille pour éviter d´être déporté dans les frontières d´Haïti, car ses documents d´identification personnelle –peu importe leur originalité- ne convainquent pas les agents dominicains qui le harcèlent dans la rue comme voulant le faire parler le Créole haïtien forcément.
Certains des Haïtiens s´accommodent très bien à leur nouvelle nationalité imaginaire pour des raisons d´acceptation sociale et de sécurité. D´autres se sentent ennuyer et la rejettent. Ceux-ci disent leur nationalité, fort souvent ils ne sont pas acceptés pour cela; parfois, s´ils le sont, ils préfèrent s´enfermer en formant dans un hermétisme social, des cercles entre des compatriotes.
Cependant, tenons bien à ne pas trop charger le subconscient des dominicains de la situation. Certains des Haïtiens, ne se sentent pas trop fiers de leur appartenance géographique d´origine. Ils voient Haïti comme un lieu de référence natale mais non comme un lieu d´appartenance. Ce sentiment est le fruit du statu quo régnant en Haïti. Si cela est réduit considérablement -si non éliminé- chez les Haïtiens au Canada, en France et dans les différentes communautés haïtiennes des EEUU, il s´accroît en terre dominicaine. Ailleurs, les Haïtiens parlent le créole entre eux, ils écoutent leur musique, ils promènent avec des symboles d´Haïti comme le drapeau entre autres. En République Dominicaine, cela est évité sous peine de se convertir en un ciblé confessé.

Envoyez vos commentaires à l’auteur par E-mail

ayiti1@yahoo.com


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II. Revue de presse

PRESSE HAÏTIENNE:


Une centaine d’organisations et de personnalités écrivent au Gouvernement Haïtien pour demander le départ de l’Ambassadeur Cinéas

Vendredi 7 septembre 2007




Suite aux déclarations jugées troublantes de l’Ambassadeur haïtien en République Dominicaine, M Fritz Cinéas, le 29 août dernier, des organisations dominicaines ont adressé une correspondance au président René Préval pour demander le remplacement du diplomate, désigné à ce poste en janvier 2006 par le gouvernement de transition.
Selon les signataires de cette requête, ces déclarations portant sur la nationalité des descendants d’Haïtiens nés-es sur le territoire dominicain, les conditions de vie des travailleurs dans les bateys et l’esclavage moderne, ne sont pas dignes d’un fonctionnaire de sa catégorie et ne correspondent guères, entre autres, aux propos mêmes tenus par le président Préval en mars 2007, en marge d’un voyage officiel en République Dominicaine.
L’intégralité du texte vous est proposée ci-dessous.

LETTRE DE LA COMMUNAUTE HAITIENNE EN REPUBLIQUE DOMINICAINE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE A PROPOS DE CERTAINES DECLARATIONS DE L´AMBASSADEUR FRITZ CINEAS

Port-au-Prince, 5 septembre 2007

Son Excellence

René Garcia Préval

Président de la République d’Haïti

Par courrier Électronique

Monsieur le Président,

Les organisations et personnes soussignées, veulent vous exprimer leurs désapprobations énergiques, en rapport à certaines déclarations impropres, faites au nom du gouvernement haïtien, par l’Ambassadeur d’Haïti en République Dominicaine, le Dr Fritz Cinéas. Nous sollicitons votre intervention urgente pour les suites que vous jugerez adéquates, afin de définir la position officielle du gouvernement sur ce dossier.
Parmi les thèmes abordés par le diplomate lors de sa participation au dîner hebdomadaire des medias du Groupe Corripio le mercredi 29 août 2007, figurent la nationalité des enfants nés d’haïtiens en territoire dominicain, la situation des bateys et l’esclavage moderne.
Comme les Dominicains vivant à l’étranger -environ 2 millions- les Haïtiens de la diaspora se sentent fiers de leur origine. Cependant, sur la base des lois en vigueur dans les sociétés d’accueil de la migration en provenance de l’ile de Quisqueya, Haïtiens et Dominicains, nous optons librement, sans une imposition extraterritoriale de nos constitutions, pour la nationalité des pays où nous naissons.
Partant de cette réalité liée au phénomène de la migration à l’échelle mondiale, la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme, en considérant l’article 11 de la constitution dominicaine, a émis en septembre 2005, un verdict favorable à deux fillettes d’origine haïtienne, à qui l’État dominicain, pour des raisons juridiquement insoutenables, refusait le droit à la nationalité.
L’affirmation de l’Ambassadeur, en réference à la constitution haitienne, selon laquelle : « les enfants d’Haïtiens nés en République Dominicaine, restent des Haïtiens comme lui », non seulement met en évidence une méconnaissance du principe de la territorialité du droit constitutionnel, mais offre un argument officiel, non valide, aux secteurs, qui de façon discriminatoire, s’opposent a l’intégration sociale, des Dominicains d’origine haïtienne, dans ce pays.
D’un autre coté, une visite furtive dans les bateys, dans le cadre d’un plan de relations publiques d’une entreprise sucrière privée, aurait permis au Dr. Cinéas, de considérer comme des « exagérations », les dénoncés des ONGs, sur les conditions de vie et de travail des coupeurs de canne haïtiens dans les bateys.
Cette position incorrecte, prétend démentir, les rapports d’organismes et organisations internationales, conjointement à la documentation abondante produite pendant les 20 dernières années sur cette triste réalité.
Concernant l’esclavage moderne, dont les manifestations sont indéniables dans les deux pays, à travers le trafic et la traite de personnes, le Dr Cinéas a fait montre d’une ignorance inadmissible en la matière, pour un fonctionnaire de sa catégorie.
Il est opportun de signaler à l’attention de votre excellence, que la récente dé-classification de documents de l’Agence Centrale d’Intelligence des États Unis (CIA), a révélé, l’implication de fonctionnaires du régime duvaliériste dans le trafic de personnes, par l’embauche de bracéros. Ironie de l’histoire, comme aujourd’hui, le Dr. Cinéas, à cette époque, occupait la fonction d’Ambassadeur en République Dominicaine.
Évidemment, ce fait et d’autres comportements liés à la première gestion du Chef de Mission d’Haïti, ont provoqué, Monsieur le Président, des réactions négatives, dans l’opinion publique des deux pays autour de sa désignation en janvier 2006, par le gouvernement de transition.
Nous jugeons important de souligner, que les prises de positions inacceptables de l’Ambassadeur en sa qualité de représentant du Chef de l’État, sont contraires au démenti de son Excellence, à la presse haïtienne, à son retour de la République Dominicaine en mars 2007.
En cette occasion, Vous avez, M. le Président, nié les déclarations qui vous avaient été attribuées, contre la perpétration de violations de droits humains, dont sont victimes de manière systématique, les migrants haïtiens, ici.
De même, M. Le Président, nous devons mentionner que l’éloquence regrettable du Dr Cinéas sur les thèmes décrits plus hauts, ne correspond nullement, au silence qu’il a gardé, face à la menace pour la liberté d’expression et les droits culturels et civiques, qu’implique une demande osée et incongrue de l’Ambassadeur assigné à la Secrétairerie d’État des relations extérieures de la République Dominicaine, M. Rhadames Batista.
En sa qualité de Président du Conseil National des Frontières, l’Ambassadeur Batista, a sollicité par voie de presse, à la Commission Nationale des Spectacles publics, l’interdiction de tout programme télévisé en langue créole ainsi que l’usage du drapeau haïtien, deux composantes de l’identité de la communauté haïtienne.
Nous ne pouvons pas conclure cette correspondance, sans partager avec vous, notre émoi, de constater, l’usage répété du slogan politique-électoral du parti au pouvoir, « E Palante que vamos » (Nous progressons), de la part de l’Ambassadeur d’Haïti, dans l’actuel contexte électoral en République Dominicaine.
Considérant les observations précédentes, jointes au fait que la désignation du Dr Fritz Cinéas, comme ambassadeur à Santo Domingo, n’avait pas compté avec la ratification du Sénat de la République d’Haïti, nous vous demandons, Monsieur le Président, d’accorder une priorité à ce dossier, pour assurer une représentation diplomatique et consulaire de vision moderne, capable de défendre les intérêts d’Haïti et de ses ressortissants, en République Dominicaine et engagée en même temps dans la promotion de l’amitié et la coopération entre nos deux pays.
Ayez l’assurance, Excellence, que nous sommes disposés à participer à un dialogue entre les autorités des deux pays, en vue de l’établissement de relations transparentes, fondées sur le respect mutuel, la justice et la solidarité entre les peuples.
En vous remerciant de votre attention à la présente, nous profitons de l’occasion pour vous souhaiter du succès dans votre gestion présidentielle.




Des organisations paysannes haïtiennes et dominicaines se prononcent pour une coopération binationale

Mercredi 12 septembre 2007



A travers une déclaration conjointe produite à Cabral, au sud de la République Dominicaine, ces organisations ont revendiqué le droit à la souveraineté alimentaire et proposé la coopération binationale comme alternative aux politiques néolibérales en cours sur l’île. Rédigée en créole et en espagnol, cette déclaration, outre un état des lieux des conditions socio-économiques des deux pays, comporte un ensemble de propositions touchant à la production agricole, au commerce transfrontalier, à la migration et au respect des Droits Socio-Economiques et Culturels des deux peuples.
L’intégralité de la déclaration qui a ponctué la rencontre binationale entre les organisations paysannes haïtiennes et dominicaines vous est proposée ci-dessous.

[La traduction du texte en français sera bientôt disponible]

Deklarasyon final rankont binasyonal òganizasyon peyizan Repiblik Dominikèn ak Repiblik Dayiti

MPP, TET KOLE, MPNKP, KROS, PLANOPLA, RENASSA, KONAREPA, ATAG, CONAMUCA, CONFENACA, FEDECARES, FEPROBOSUR, RETOÑO, FECAINMAT, COOPERATIVA UNION Y PROGRESO MONTE PLATA, MCCU, FEDERACION DE MUJERES DE OCOA, CONFEDERACION DE MUJERES CAMPESINAS DE NAGUA, ACALEN, JACASA, UNION DE FEDERACIONES CAMPESINAS DE COTUI, FEDERACION URBANA Y CAMPESINA MAMA TINGO SFM.

Nou, òganizasyon peyizan ayisyen ak peyizan dominiken manb CLOC/Via Campesina ak lòt mouvman sosyal ki sou zile kiskeya ,pwopoze plan altènatif sa pou revandike dwa granmoun nou sou sa nap manje ak yon koperasyon binasyonal kòm altènativ anfas mache lib yo epi rive sikile lib e libè sou zile a nan anviwon 10 lane ankò

DEKLARASYON FINAL

Nou menm fanm kou gason zile kiskeya, aktivis òganizasyon peyizan ak mouvman sosyal tout rejyon ,depatman pwovens repiblik dominikèn ak repiblik Dayiti,reyini nan rankont binasyonal : Ann konstwi epi revandike Dwa souverènte alimantè nou sou Zile a,nan vil CABRAL, Barahona ,Repiblik Dominikèn jou kite 16,17,18 dawout 2007, nou deklare :

Lèn konstate

1.- Model politik neyoliberal yo enpoze an Dominikani tankou an Ayiti nan 25 dènye ane rann de peyi yo pi depandan politikman e ekonomikman,sa ki mete an danje souverènte alimantè ; kondisyon la vi moun , anviwònman an, vin pi mal nan de peyi yo

2.- Nan toude peyi yo sektè peyizan se pi gwo viktim politik neyoliberal yo, pwodiksyon lokal ak ekonomi peyizan yo detwi nèt, depi nan ane 80 yo yo anvayi mache lokal yo ak pwodwi etranje ki fè zafè gwo antrepriz transnasyonal yo ak politik mache lib enperyalis ameriken ap vante a.

3.- Yo fin detwi tout baz pwodiksyon nou yo ak modèl politik ki favorize zòn franch yo, touris, enfòmalite ; Nou peyizan nou pa menm bon mache , nou se rès. Fanm tankou gason swadizan modènite a mete deyò lakay yo lakòz 4 milyon moun zile a pran egzil ekonomik ozetazini, Canada, Ewòp , Venezuela, Ajantin, Pòtoriko,ak lòt zile nan karayib la kote yo ka ti transfè lajan ki ranplase pwodiksyon lokal la, sa ki reprezante plis pase 30 % pwodwi enteryè brit (PIB) an Ayiti e prèske 15 % an Dominikani.

4.- Nan toude peyi yo, yo abandone refòm agrè a,pa gen Kredi , pa gen asistans teknik y nou verifye genyen yon kont refòm agrè ki lage de bra pandye ti pwodiktè ak mwayen pwodiktè yo nan yon konpetisyon sovaj ki mete an danje souverènte alimantè nan de peyi yo.

5.- Nan moman sa yo, yo vle fè blakawout sou zafè refòm agrè a, pou mete sou pye politik komès Tè Bank mondyal la epi bay Transnasyonal yo pi bon tè yo pou fè monokilti, pwodiksyon etanol, agwokonbistib ak lòt pwodwi agrikòl pou ekspòte.

6.- Nan ka Ayiti, nou an fas yon depandans ki pi grav .Nan ane 80 yo nou te ka bay 85 % moun nou manje , men jounen jodi a se sèlman 40 % nou ka kouvri, taks la dwàn yo preske a zero depi 1995, yo fèmen santral sik yo, yo elimine kochon kreyòl yo e degradasyon anviwònman lakòz ekonomi peyizan lokal detwi nèt avèk anviwon 800 mil anplwa nou pèdi.

7.-An Dominikani, menm lè gen yon kwasans ekonomik, sa pa diminye povrete a , yo privatize antrepriz ak sèvis piblik yo. Santral Leta yo, izin yo, menm izin elektrik la fè fayit, yo lwe yo oubyen vann yo bay transnasyonal , se menm bagay pou pò yo, ayewopò, pi bon tè peyi a genyen, sèvis sante, edikasyon, asenisman vil yo, yo vann tout a bon mache.

8.-Nan konteks globalizasyon neyoliberal ak politik enperyalis ameriken ak ewopeyen nan karayib la ak amerik santral, depi nan fen ane 80 yo, ekonomi peyi Dayiti ak Dominikani toujou an kwasans, premye a depann de dezyèm lan e toude nan lojik ak enterè transnasyonal yo.

9.-Nan nivo de peyi yo, politik favorize sèlman gwo wgoup antrepriz yo ak rezo mafia ki nan trafik moun ak kontrebann machandiz.

10.- Pi gwo kou modèl neyoliberal la bay ekonomi peyizan ayisyen yo, limitasyon ki pi sevè sou kesyon anviwònman ak kapasite pou tè yo pwodwi e divès kriz politik koenside depi nan ane 80 yo ak yon ogmantasyon imigrasyon peyizan ayisyen an Dominikani, ki twouve yo sou mache travay la e ki rann salè vin pi ba ,sa se ta youn nan rezon selon envestigasyon yo ki eksplike kwasans ekonomik nan plizye aktivite an Dominkani, nan sektè tankou agrikilti, konstriksyon travay asyisyen reprezante plis pase 70% fòs travay la.

11.- Nan sans sa imigrasyon an pat yon pwoblèm pou modèl sa, okontrè li pèmèt sektè ekonomik la fè gwo benefis e gras ak mendèv bon mache sa gwoup antrepriz dominiken yo rive kenbe devan transnasyonal yo.

12.- Echanj sosyo ekonomik ant de peyi yo miltipliye nan dènye ane yo, sa favorize anpil repiblik dominikèn , pou ane 2006 Dominikani rantre 297 milyon dola nan ekspòtasyon ki anrejistre plis zòn franch yo . Nou ka di tou, menm lè pa gen chif ofisyèl, nan mache ki fèt lendi ak vandredi nan Dajabon, Elias Piña, Jimani, Pedernales, Tilori, elatriye gen pou piti 100 milyon dola ki fèt chak ane.

13.- Pwodwi ki sòti an Dominikani anvayi mache ayisyen an ,se pa neseman pwodwi dominiken oubyen pwodwi ki gen twòp valè nan peyi a, popilasyon yo pa benefisye nan echanj sa akòz yo paka pwodwi epi yo abandone kominote ki sou fwontyè yo, pi gwo benefisyè yo se enteèmedyè ak gwo gwoup bizismann yo ki nan enpòtasyon ak ekspòtasyon.

14.- Komèsan dominiken yo vann bay Ayiti an majorite materyo konstriksyon ak pwodwi konsomasyon masif, ak kèk lòt byen ki pa gen twò bon kalite tankou tèt diri.

15.-Enfòmasyon sa yo montre nou aklè jan modèl neyoliberal sa pèvès, malere peyi Dayiti pa ofri sèlman yon mendèv bon mache pou ogmante benefis ak konpetitivite grannèg dominiken, men tou yo peye inefisyans yo nan achte machandiz ki pa gen lavant okenn lòt kote sou latè.

16.- Selon rezilta yon etid kite prezante nan rankont lan, gen yon gwoup machandiz ke ayisyen achte nan men dominiken ,yo reprezante prèske 100 % ekspòtasyon dominikani pou mòd pwodwi sa yo, tankou : Tèt diri (100%) ze(99.9%), ti poul ak poul (98.0 %) glas (99.8) kawòt(99.7 %) pwa (99.0%) sosis ak salami (98.0 %) diven wouj (98.0 %) betrav (96.0 %), zonyon(96.0%), malta(88.0%), bonbon(74.0 %),sitwon(59.0 %), makawoni,espageti(54.0 %), kokoye chèch(36.0 %), ba fè(30.0 %), anviwon 146 lòt pwodwi ankò (100 %).

17.-Echanj sosyoekonomik ak kiltirèl nòmal la jwenn obstak, sepandan, akòz pagen lwa ak akò ant de Leta yo, oubyen ansyen vye lwa ki pase mòd, anakwonik, yon pakèt enpo, taks, viza pou w peye, yon sistèm kominikasyon ak transpò ki byen chè, inefisyan, yon bann militè ki sou fwontyè, tout sa lakòz yon veritab kao,e kreye tout kondisyon pou aktivite ilegal yo e vyolasyon pèmanant dwa moun. Sòti Jimani pou rive Bani gen anviwon 15 pòs kontwòl militè, e sèl sa yo fè se pran machandiz , ofanse moun nwa , rakèt, nan konbinezon ak chofè yo e /yon rezo mafia.

18.- Reyalite sa yo benyen nan anbyans koripsyon jeneralize ak enpinite nan toude peyi yo, prensipal responsab yo se lelit bizismann yo ak politisyen yo jan ka koripsyon yo ka montre sa tankou BANINTER, BANCREDITO ,BANCO MERCANTIL, KIRINO, an Dominikani oubyen eskrokri koperativ kredi moun Aristid yo, ka SOCABANK an Ayiti, san nou pa site pil eskandal koripsyon politik ke tout moun konnen ki lakòz det piblik ak povrete ogmante nan de peyi yo.

19.-Nou pa santi efò Leta yo pou amelyore klima relasyon ak koperasyon ant de peyi yo , plis pase yon lane apre anons relansman komisyon bilateral la, nou pa konnen reyèlman sa ki serye moun komisyon yo fè.

20.-Devan tablo sa , lelit zile a rete menm jan , nouvote li se mete anvigè trete mache lib ant Etazini , amerik santral ak Repiblik Dominikèn (DR-CAFTA),negosyasyon lòt akò nan zòn Karayib la ak Inyon Ewopeyèn, lwa HOPE, kontinye ak okipasyon militè peyi dayiti, privatize tout sa ki rete epi avanse nan tout politik lib echanj ki fè n soufri nan dènye ane yo.

21.- Se reafime yon modèl ak rezilta ekonomik sispèk e ki echwe konplètman sou plan sosyal, men ki fè zafè yon ti gwoup ki kontwole koulwa pouvwa ekonomik ak politik . An Dominikani genyen yon pakèt envetisman etranje ki fèt nan sèvis ak byen imobilye , an Ayiti ogmantasyon zòn franch yo, ki jwenn favè lwa HOPE ak lòt akò gwoup miks, tankou CODEVI-GRUPO M.

22.- Mendèv bon mache a ap toujou kenbe flanbo a e pwojè pou kenbe sitiyasyon sa jan l ye a trè klè : Plis enpòtasyon, kraze pi plis kapasite pwodiktiv lokal yo, dekapitalize sektè peyizan an, plis depandans alimantè ak politik , plis chomaj ak enfòmalite, plis povrete, plis moun andeyò ak lavil ap kite peyi a pou lòt peyi , plis vyolans, kriminalite ak ensekirite ki mare sosis yo ak modèl yo. Pèspektiv sa yo ap defye mouvman peyizan ak mouvman sosyal yo, nou dwe double lit la, ranfòse òganizasyon ak rezo nou yo ,pwopoze altènativ kreyatif epi okipe lòt espas pouvwa reyèl pou n ka defann dwa nou.

Nou pwopoze

I. Mete kanpe yon gwo mouvman peyizan e sosyal binasyonal an Ayiti tankou Repiblik Dominikèn kap revandike yon refòm agrè entegral ak souverènte alimantè, ki regwoupe tout fòs sosyal ak politik yo pou fè presyon toutan pou n rekipere tout zouti kap pèmèt yon veritab pwodiksyon nasyonal ak ekzekisyon politik agrè e sosyal ki an favè yon devlopman entegral , jistis sosyal ak byenèt majorite a nan toude peyi yo.

II. Ini kritè yo ant mouvman sosyal yo ak sosyete sivil zile a pou pwopoze lòt modèl sosyete altènativ pou pèp nou yo ,kote ap gen lòt kondisyon pou yon lòt relasyon binasyonal e kap genyen estrateji santral li :redwi povrete a , chomaj, pwoblèm sante yo, lojman, edikasyon, imigrasyon fòse, vyolans, epi rive fè respekte tout bon vre dwa moun nan de peyi yo.

III. Pwopoze antan ke mouvman sosyal e sosyete sivil yon akò koperasyon sosyoekonomik, politik, kiltirèl, migratwa kap defini angajman ak kad legal pou yon lòt relasyon ant de peyi yo kap chita sou koperasyon, solidarite ak konplemantarite.

IV. Devlope yon klima transparans ,konfyans mityèl ant de sosyete yo pou chanje pwofil istorik relasyon ki egziste ant de peyi yo.

V. Fè presyón sou Leta yo pou rive mete sou pye de mannyè kòdone lòt politik agrikòl, lòt relasyon komèsyal,lòt kritè pou moun peye enpo yo, lòt politik monetè ak kredi kap pèmèt nou sove pwodiksyon lokal yo ,souverènte alimantè ak byenèt kolektif nan toude peyi yo.

VI. Fè yon plan komen pou anile dèt ekstèn yo kap pèmèt nou jwenn resous enpòtan sa yo pou envesti nan sektè agrikòl e pwodiktif la ,la sante, edikasyon, lojman ,enfrastrikti pou devlopman ak lòt aktivite sosyal.

VII. Akò sa yo dwe gen ladan yo inisyativ komen sou tout zile a pou ka rezoud pou tout bon pwoblèm enèjetik ak elektrik. Egzije Leta yo pou yo envesti benefis ki soti nan kad akò PETROKARIBE ak Venezuela nan pwogram devlopman sosyal.

VIII. Devlope echanj sosyoekonomik,dirèk,kiltirèl,espòtif,akademik, konesans de lang yo (kreyol/espanyòl) epi ranfòse rezo binasyonal mouvman sosyal yo, òganizasyon kap defann dwa moun yo.

IX. Pwopoze pou mache binasyonal yo (lendi ak vandredi) nan Dajabon, Elias Pina,Jimani, Pedernales, Tilori ak kèk lòt kote fèt yon jou tou an Ayiti e sa dwe rantre nan kad nouvèl relasyon sosyoekonomik , politik ak kiltirèl la.

X. Mete sou pye koperativ pwodiksyon andan mouvman peyizan yo ak pwodiktè yo kap pèmèt nou òganize pi byen kesyon tè ya, kòdone pwodiksyon an, amelyore pwodiktivite, kòdone kesyon kredi ak komèsyalizasyon yo sa kap bay yon pi gwo enpak sosyal sou rantre ekonomik fanmiy yo.

XI. Batay pou retire gradyèlman baryè ki anpeche kominikasyon ak echanj sosyoekonomik nòmal kap benefisye de pèp yo, egzije rediksyon epi yon pri inik pou viza ak enpo imigrasyon yo jiskaske moun ka rive travèse lib e libè nan yon entèval 10 lane.

XII. Egzije yon akò kominikasyonèl ki fikse byen ba pri transpò ak apèl telefòn sou zile, sa kap abouti ak yon sèl konpayi telekominasyon binasyonal piblik.

XIII. Egzije demilitarizasyon relasyon komèsyal yo sou fwontyè epi retire kontwòl echanj ekonomik yo nan men militè yo.

XIV. Egzije pou yo demantle tout rezo mafya, kontrebandye ak trafikan moun yo

XV. Egzije pou kominisyon miks lan fonksyone tout bon vre epi respekte tout pwotokòl sou migrasyon, dwa moun, sou edikasyon, espò ak lòt akò ki siyen deja men yo pa janm respekte.

XVI. Egzije pou yo regilarize sityasyon travayè migran yo ak tout pitit yo respèkte tout konvansyon entènasyonal toude peyi yo siyen sou kesyon respè dwa moun ak travayè migran

XVII. Òganize fowòm nan toude peyi yo pou fè deba sou pwopozisyon sa, òganize gwoup diskisyon nan XV rankont Nò-Sid refleksyon solidarite kap fèt 21, 22, 23 septanm nan San Francisco de Marcoris, pou apwofondi kesyon altènativ yo nan aktivite sa kap fèt sou Entegrasyon, Trete llib Komès ( mache lib), e mouvman sosyal yo.

XVIII. Oganizasyon peyizan zile a apwouve patisipasyon yo nan jounen mondyal LIT PEYIZAN, 17 avril, pou yon vrè refòm agrè ak souverènte alimantè sou tout la tè.

XIX. Mande pou fòs loni yo (MINUSTAH) pati kite zile a nan respè pou souverènte politik pèp ayisyen an.

XX. Nou pran angajman e nou mande tout mouvman sosyal yo pou fè pwomosyon epi patisipe nan tout jounen mondyal pwotestasyon Fowòm Sosyal Mondyal (FSM) pou Janvye 2008 kont lagè enperyalis ak politik neyoliberal epi respè souverènte ak dwa pèp yo.
Cabral, Barahona, Repiblik Dominikèn 18 Out 2007






PRESSE DOMINICAINE:

Des paysans se réunissent avec le chef de la police nationale et le procureur général pour mener des investigations sur la mort d’un paysan à Dajao

JOSÉ LUIS FERNÁNDEZ/collaborateur ESPACINSULAR, 8 septembre 2007



DAJAO, SANTIAGO RODRIGUEZ. Le 8 Septembre, 2007._Un groupe de cinq dirigeants de l'Association Paysanne "Sortons de l'Échec et Allons vers le Progrès", de Jaiquises, Dajao, a été reçu par le Procurateur Général de la République, le chef de la Police Nationale et le Secrétaire de l'Environnement, lesquels ont décidé de former une commission fiscale qui fera une investigation sur les faits "criminels", dans cette Communauté de Santiago Rodriguez.
Les dirigeants-paysans sont arrivés hier après-midi à l’édifice de la Procuratie de la République, en compagnie du nouveau colonel de la P.N. à Mao, après avoir eu une réunion à Villa de los Almácigos avec Chicho Colón, syndic du lieu, l’ex député Polín Cruz, et un officier de la PN, lesquels ont conversé sur la crise sociale créée dans la Communauté del Dajao par la famille Tejada, accusée, apparemment, d'être protégés par des membres officiels, autant des civils que des policiers-militaires de la zone.
Les paysans ont exprimé que leur plus grand intérêt, est qu'on saisisse les coupables et que l’on soumette à la justice les assassins du dirigeant de l'association, José Tejada (Caimito), qui avait 75 ans quand il fut assassiné par les membres d'une bande qui circulent encore armés, aux Jaiquises, y compris un des fils d’Antonio Tejada, Amaury Tejada, qui réside aux États-Unis et qui porte un fusil de la marque Kalashinov de 22 cartouches, seulement utilisé par les SWAT de la Police Nationale, ainsi ont dénoncé les membres de l'association.
Une autre des demandes de l’Association “Sortons de l’Échec et allons vers le Progrès“, faite à la réunion avec le secrétaire d’État Radhamés Jiménez Peña, le Procurateur de la République, Rafael Guillermo Guzmán Fermín, le Chef de la P.N. et Omar Ramírez de la SEMARENA, est que l’on arrête les coupes et les plans d’usage des pins dans les Jaiquises qui favorisent un secteur minoritaire au détriment de centaines de familles pauvres de la zone lesquelles ont protégé les terres communales du lieu sans attendre aucun bénéfice.
Par conséquent, ils ont suggéré aux fonctionnaires que, si l’on doit exploiter commercialement les forêts de pins de la zone, ce doit être fait d’une façon rationnelle et avec la participation de la communauté du Dajao, de Villa de los Almácigos, Santiago Rodriguez.
"Voici quelques jours, lors d’une marche vers le Palais National, les membres de l'association paysanne furent interceptés par deux policiers officiels qui leur ont communiqué la décision du général Raudo Ramirez Coma, du Commando Cibao Central, de Santiago, leur offrant de les conduire auprès des fonctionnaires responsables de Saint-Domingue pour qu'ils leur présentent leurs demandes. Ils les ont remerciés pour cette gentillesse et le bon esprit en vue d’arriver à une solution dans le conflit de la communauté des Jaiquises du Dajao, dans la Sierra, Cordillère Centrale ". C’est ce que les paysans ont indiqué pendant leur exposition lors de la réunion avec les fonctionnaires du gouvernement.
L'association -paysanne "Sortons de l'Échec et Allons vers le Progrès" a annoncé que demain il y aura une célébration religieuse, pendant toute la journée, dans la Communauté du Dajao, au même endroit (puits septique) où fut assassiné et enterré le vieillard José Tejada (Caimito) le 8 juin dernier, quand un groupe de personnes armées et étranger du lieu a prétendu couper 245 hectares de pins et la communauté s’est lancée pour éviter ce crime écologique, obligeant le secrétaire d’alors, Max Puig, à arrêter les plans d’usages jusqu'à ce qu'une commission du SEMARENA détermine leur viabilité dans la zone et tout le pays.



Le réseau frontalier "Jano Siksé" dénonce des cas de tortures et de maltraitements à la frontière domínico-haïtienne du nord

ESPACINSULAR, 20 septembre 2007


[Article en cours de traduction. Excusez-nous pour ce délai]








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APPUYEZ LA CAMPAGNE MONDIALE D’AMNISTIE INTERNATIONALE POUR LES DROITS DES TRAVAILLEURS HAÏTIENS EN RÉPUBLIQUE DOMINICAINE

Veuillez appuyer la nouvelle campagne d’Amnistie International sur les droits des travailleurs haïtiens en République dominicaine, et de leur descendance. Voici tous les renseignements relatifs à cette campagne :

LA CAMPAGNE

Cette année, la section internationale AI a lancé une campagne concernant les droits des haïtiens et de leurs descendants travaillant en République dominicaine :
· Une petite vidéo résume la situation : http://emedia.amnesty.org/dominicanrep-200307-fra.ram


· Des pages sont dédiées à la campagne :
o http://web.amnesty.org/library/Index/FRAAMR270012007?open&of=FRA-DOM


o http://web.amnesty.org/pages/dom-210307-feature-fra (avec la vidéo)
· Un miroir a été fait sur le site canadien : http://www.amnistie.ca/content/view/10386/389



LES ACTIONS :

1. Une pétition a été mise en ligne sur le site : http://www.amnistie.ca/petitions/haiti.
Le sujet de cette pétition est centrée sur le droit des enfants d'origine haïtienne d'avoir une nationalité qui leur ouvrirait les portes des écoles et leur fermerait celles de l'esclavage. Un résumé de la situation est lisible ici: http://www.amnistie.ca/content/view/10438/254

2. Il est aussi prévu un événement dont la taille dépendra bien sûr des ressources disponibles :
* une expo photos d'un photographe dominicain, Gianni Dal Mas, prêtant ses photos pour AI
(ces photos sont visibles sur le site suivant : http://flickr.com/photos/giannidalmas/sets/72057594137067022/show)
* un autre photographe prête aussi ses photos Céline Anaya-Guatier
(ces photos sont visibles sur le site suivant : http://www.esclavesauparadis.org/)
* il pourrait même y avoir des films "The price of sugar", "Il inferno del zucchero"
La date de cet événement n'est pas encore fixée, sûrement en fin d'année.
Des groupes AI à Ottawa et Toronto seraient aussi intéressés par cet événement.

***Veuillez noter la collaboration d’Amnistie Internationale dans l’événement « Esclaves au paradis » prévu pour septembre prochain (programmation dans les Annonces communautaires)***

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III. Nouvelles internes



LANCEMENT PROCHAIN DU DOCUMENTAIRE "LOT BO DLO" D'ALEXANDRE POUPART

Avec l'aide et le support du Comité, deux jeunes de Québec, Alexandre Poupart et Nancy Carrier sont partis filmer un documentaire sur l'immigration des paysans haïtiens en République dominicaine. Ils sont maintenant de retour au Québec, leur documentaire terminé, et prêt à être diffusé. Nous vous présentons le court synopsis du documentaire dans cette édition de La Machette, et nous annoncerons le lancement officiel du documentaire dans l'édition du mois prochain, ou à travers une Machette Express. Revenez donc pour connaître la date et le lieu de l'évènement!

"De l’autre côté de la rivière"

Réalisé par:
Nancy Carrier et Alexandre Poupart
nancysourit@hotmail.com,
alexandrepoupart@hotmail.com

Synopsis : Judith, Wilfrid, Wilmer, Syralyen, Duclas, Kinner ainsi qu’Emmanuel… Haïtienne et Haïtiens, ils ont entrepris la grande traversée d’Haïti, jusqu’en République Dominicaine. Ils ont traversé la rivière en quête d’une vie meilleure, il y a un an, il y a 10 ans. Dans ce documentaire choc, la parole leur est laissée. Ils partagent avec le public leur touchante histoire parsemée de peines, d’embûches, mais aussi de petites joies vécues lors de cette traversée Lòt bò dlo…


BIENTÔT DISPONIBLE: UN CALENDRIER POUR L'ANNÉE 2008 SUR LES CONDITIONS DE VIE DANS LES BATEYS

Le Comité va produire des calendriers pour l'année 2008 avec des photos d'un photographe professionnel prises dans les bateys, intégrés avec quelques textes éducatifs afin d'augmenter la sensibilité du public à cette cause d'une part, et d'autre part d'aider le Comité au niveau financier. Les calendriers devraient être prêts pour le mois d'octobre.
Pour seulement 5$, vous pourrez offrir un cadeau original tout en posant un geste social et humanitaire. Offrez-le à vos proches, vos amis, vos collègues de travail. Offrez-le à des personnes déjà sensibilisées pour les encourager à continuer à appuyer la cause, et rester informées. Ou offrez-le à des personnes pas encore sensibilisées pour les conscientiser d'une manière originale et pro-active.
Faites-vos commandes dès aujourd'hui en nous écrivant directement à notre adresse courriel au cqrdthrdinc@can.rogers.com ou au comitequebecois@hotmail.com
Merci, et n'oubliez pas qu'une injustice ne sera jamais insurmontable tant et aussi longtemps qu'on la dénoncera.


DEMANDE DE DONS ET DE BÉNÉVOLES

Nous lançons un appel à tous nos membres et sympathisants afin de recueillir vos dons de toutes sortes, matériels ou financiers. En tant qu’organisme à but non lucratif, nous comptons beaucoup sur votre générosité. Si vous préférez plutôt donner du temps, sachez que le Comité québécois est à la recherche de bénévoles pour des tâches en bureautique ou en soutien général. N’hésitez pas à faire circuler le mot dans votre entourage! Pour faire un don au Comité québécois ou pour obtenir plus d’informations, veuillez communiquer avec nous par téléphone au (514) 523-2434. Pour recevoir un reçu de charité, déductible d’impôt, veuillez SVP libeller votre chèque à l’ordre de Comité haïtien / Paroisse Sacré-Cœur.



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IV. Annonces communautaires:



Les "Artisans de paix international" organisent une levée de fonds sous forme de 5 à 7 pour des projets dans les bateys

Bonjour

Les Artisans de Paix Internationale vous invitent à un 5 à 7 qui aura lieu au restaurant
Montclair, 747 Boul. Décarie, Ville St-Laurent, le 22 octobre 2007.

Cette soirée a pour objectif de recueillir des fonds pour des projets dans les bateys de la République Dominicaine, soit un atelier de couture et l’aménagement d’une maternelle.
Lise Gagnon, vice-présidente chez API, responsable de la réalisation de ces projets, participera à cette soirée pour répondre à vos questions. Les fonds recueillis seront consacrés uniquement à ces projets.

Le coût du billet est de 50.00, bouchées, vin et musique lounge jazzy jusqu’à minuit.


Pour ceux qui ne peuvent venir et qui désirent faire un don, ils peuvent les faire parvenir à l’adresse suivante en spécifiant le projet auquel il doit être remis.
Un reçu pour fin d’impôt sera émis sur demande.

Les Artisans de paix internationale
2164 des Patriotes
Laval, Québec
Canada, H7L 2N8

Vous trouverez toutes les informations sur les Artisans de Paix Internationale sur le site www.fondationapi.webcentre.ca


S.V.P. faites-nous parvenir les confirmations par courriel ou téléphone avant le 12 octobre à l’adresse suivante :
lisonmarcheuse@hotmail.com
Téléphone : 450 664-3904


Soirée "Octobre-Che"

Commémoration des anniversaires de:
* La révolution d'Octobre [90e] et
* du décès de Che Guevara [40e]

Dimanche le 7 octobre 2007
Souper à 17h00
Programme : discours, films, musique et groupes culurels à partir de 20hoo (repas et alcool)

Centre Lajeunesse 7378 de la rue Lajeunesse (près de la station de métro Jean-Talon), Montréal

Soirée organisée par: Parti communiste du Québec (section du PC du Canada)


Lancement du livre-disque "Lettres d'automne" de Frantz Benjamin
Frantz Benjamin vous invite tous cordialement au lancement de son dernier livre-disque:

"Chers amis,

J'ai le plaisir de vous inviter au lancement de « Lettres d’automne », mon dernier livre-disque le vendredi 12 octobre dès 18h30 à la salle de diffusion de la Maison de la culture Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, 421 rue Saint-Roch.

Le disque « Lettres d’automne » est porté par des artistes talentueux. Jeanie Bogart (diseuse), Oswald Durand Jr. (guitare et flûte), Jean-Claude Julien (claviers et percussions) et la diva haïtienne, Émeline Michel (chansons). Lors de cette soirée, un mini-spectacle vous sera présenté.

Pour informations ou réservations: societeparoles@yahoo.ca"



Lancement prochain du premier CD de Gérald Williams
Gérald Williams vous annonce le lancement prochain de son premier CD:

"J'ai le grand plaisir d'annoncer à tous les membres de la communauté haïtienne de Montréal, aux Québécois de souche bref, à tous les lecteurs de « La Machette » disséminés à travers le monde, de la récente sortie de mon premier CD. Le lancement aura lieu le samedi 24 novembre 2007 à la Perle Retrouvée et j'aurai l'occasion de donner plus de précision dans un avenir pas trop lointain. Je dois préciser qu'une partie de l'argent recueilli pour ce disque ira à un organisme à but non lucratif (SOS Ti RiViè) dont je suis le président. Ti RiViè est situé non loin de la Vallée de Jacmel et plusieurs projets sont élaborés pour venir en aide aux gens de cette localité et des environs. En ce qui à trait au CD, vous pouvez avoir un aperçu en allant à: www.myspace.com/graldwilliams
Merci de votre attention et votre générosité coutumières.
Gérald Williams"



Communiqué suite au lancement de livre de "Vers la construction de la liberté" de Kerline Joseph
Le lancement du livre de Madame Kerline Joseph, intitulé « Vers la construction de la liberté », s'est déroulé dans une atmosphère conviviale à la Maison Parent-Roback, en présence de l'invitée d'honneur, Madame la Sénatrice Lucie Pépin. Animé avec brio par Madame Marie Brouillet, présidente d'Eloquencia, cet évènement débuta avec une prestation de la chanteuse Joanne Griffith, accompagnée à la guitare par Monsieur Jean-François Garneau, qui ont su donner le ton avec des airs afro-brésiliens.
Madame Nicole Beaudoin, présidente-directrice générale du Réseau des femmes d'affaires du Québec, a souligné la valeur du travail des femmes, une des grandes richesses d'un pays. Dans son allocution, Madame Veronica Amberg, du Bureau de l'éducation en équité sociale et diversité de l'Université de McGill, a mis l'accent sur l'importance de la place des femmes dans toutes les sociétés.

Madame la Sénatrice Lucie Pépin a félicité madame Joseph pour son œuvre, "Vers la Construction de la Liberté", publiée par Voix Sans Frontières, après cinq années de recherches. Cet ouvrage, qui traite de la situation socio- juridique des femmes africaines, est particulièrement pertinent de nos jours, dans le contexte actuel où la société québécoise entame un débat sur l'épineux sujet de la diversité religieuse et des accommodements raisonnables.
Lors de son discours, Madame Kerline Joseph, souligna avec grand plaisir la présence de Monsieur Jacques Saada, ancien ministre fédéral, ainsi que Madame Francine Grimaldi, personnalité bien connue du milieu artistique.
Elle remercia tout particulièrement, Monsieur Joseph Pérard du Comité québécois pour la reconnaissance des droits des travailleurs haïtiens en république dominicaine, Monsieur Hugo Montecinos de Cuso-Québec et Madame Yvonne Turnbull, coordonnatrice, qui ont contribué à la réussite de cet évènement.
L'atmosphère était agrémentée d'une exposition de photos de Madame Odile Jalbert et de la généreuse participation de Madame Joy Nicavera, Directrice senior des ventes pour « Mary Kay cosmetics ».
Plusieurs membres de la famille de Madame Joseph, dont Monsieur Olivier Adounvo, ont tenu à lui témoigner leur support et encouragement.

«Vers la construction de la liberté » est disponible chez :
Voix Sans Frontières, au 450-632-5429
Cuso-Québec, au 514-276-8528

Contact :
Madame Yvonne Turnbull, 450-646-6119
Monsieur Codjo Adounvo, 450-632-5429



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Prochaine édition de La Machette
La prochaine édition de La Machette sera publiée le vendredi 26 octobre 2007.
Annonces, questions, commentaires, suggestions? N’hésitez pas à communiquer avec nous!
Pour appuyer l’action du Comité québécois, nous vous invitons à naviguer sur notre site Web et vous demandons d'encourager vos amis à en faire autant aux adresses suivantes : www.geocities.com/cqrd; www.multimania.com/cqrdthrd et http://lamachette.blogspot.com/

Équipe de La Machette
Édition : Pérard Joseph;
Éditorial : Gahston Saint-Fleur;
Coordination : Romain Angeles;
Rédaction : Romain Angeles;
Révision et correction : Romain Angeles, Pérard Joseph, Simone Hénault;
Recherche : René Viaud, Mélanie Lippé, Nourredine Salhi, Edwin Paraison, Romain Angeles
Collaboration : Tess Brais-Laflamme, Ilionor Louis, Radio Classique Inter.
Traduction : Simone Hénault.
Conception graphique : Antoine Dang-vu, Dru Oja Jay,Documentation site Internet : Maxime Dallaire, Dru Oja Jay,Blog officiel de La Machette : http://lamachette.blogspot.com/Archives des anciens numéros : www.geocities.com/cqrd



Pour des raisons d’allégement de texte, le masculin a été uniquement utilisé.

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