mercredi 26 septembre 2007

La Machette - Édition de septembre 2007

Montréal, le 28 septembre 2007,

SOMMAIRE:

I. Éditorial

Être haïtiano

II. Revue de presse

PRESSE HAÏTIENNE
· Une centaine d’organisations et de personnalités écrivent au Gouvernement Haïtien pour demander le départ de l’Ambassadeur Cinéas (GARR, 7 septembre 2007)
· Des organisations paysannes haïtiennes et dominicaines se prononcent pour une coopération binationale (GARR, 12 septembre 2007)

PRESSE DOMINICAINE:
· Des paysans se réunissent avec le chef de la police nationale et le procureur général pour mener des investigations sur la mort d’un paysan à Dajao (ESPACINSULAR, 8 septembre 2007)
· Le réseau frontalier "Jano Siksé" dénonce des cas de tortures et de maltraitements à la frontière domínico-haïtienne du nord (ESPACINSULAR, 20 septembre 2007)

Appuyez la campagne mondiale d’Amnistie Internationale pour la défense des droits des travailleurs haïtiens en République dominicaine

III. Nouvelles internes

· Lancement prochain du documentaire "Lot bo dlo" d'Alexandre Poupart
· Bientôt disponible: un calendrier pour l'année 2008 sur les conditions de vie dans les bateys
· Demande de dons et de bénévoles

IV. Annonces communautaires

· Les "Artisans de paix international" organisent une levée de fonds sous forme de 5 à 7 pour des projets dans les bateys
· Soirée "Octobre-Che"
· Lancement du livre-disque "Lettres d'automne" de Frantz Benjamin
· Lancement prochain du premier CD de Gérald Williams
· Communiqué suite au lancement de livre de "Vers la construction de la liberté" de Kerline Joseph
· Une nouvelle offre de Référence Magazine
· Katasoho, imprimerie et design
· Idées cadeaux


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I. Être haitiano en République Dominicaine (Suite…)



Par : Gahston Saint-Fleur



Pour d’autre, il faut comprendre les expressions « (ser) être haitiano » et « (ser) être de Haïti » que m’avait fait remarquer un professeur universitaire dominicain, chercheur dans le domaine de la culture de son pays. Selon lui, et c’est évident, les gens qui ont une formation intellectuelle, un valoir économique acceptable ne sont pas considérés comme des Haïtiens (haitianos) -en République Dominicaine. Ce sont des gens venus d’Haïti. Généralement on les veut Français, Américains… en provenance de la côte occidentale de l’Ile. Peu importe qu´ils sachent peu ou rien du tout de ces pays ou que leur physionomie affirment leur appartenance culturelle... Pour le psychisme dominicain, il est comme trop difficile d’imaginer un haitiano hors « des travaux d’ordures », pour emprunter cette expression du sage polonais, Zygmut Bauman. Il s´agit d´une totale méconnaissance mélangée parfois d´un racisme mal orienté, qui se manifeste à travers des questions comme par exemple :
· Y a-t-il des églises en Haïti ?
· Y a-t-il des bâtiments, des écoles, des universités en Haïti ?
· Pourquoi les jeunes haïtiens sont venus ici en République Dominicaine pour étudier s´il y a des établissements d´enseignement là-bas ?
· Y a-t-il des rues…
Tant de questions qui paraissent ridicule au prime à bord mais qui, au fond, manifestent une innocence camouflée de racisme chez un peuple qui ne sait pas et qui veut savoir. C´est dans ce sens qu´il faut comprendre pourquoi, les dominicains ne peuvent pas imaginer l´haitiano comme une personne à part égal comme les nationaux des autres pays du monde. Fort souvent, les maux que sont sujets les nationaux haïtiens comme l´exploitation, la torture, l´irrespect de leurs doits et de leur dignité humaine et même l´extermination ; tout cela, sous la main des dominicains, peuple croyant, peuple sensible et en son normale, peuple non-violent. Dans un regard superficiel, cela paraîtrait étrange et même paradoxale. Cependant, si on essaie d´entrer en profondeur, on verra que cela se doit au fait que le national haïtien (l´haitiano) n´est pas un être humain à part entière dans la mentalité dominicaine.
Aux nouveaux venants d´Haïti, comme par exemple des jeunes qui vont entrer à l´université en République Dominicaine, ces questions génèrent une situation de crise, de confusion et une découverte de leur haïtiannité dans un sens qu´ils ne l´avaient jamais imaginé. Ils croyaient qu´ils étaient tout simplement un des nationaux du monde à part entière provenant de l´un des pays du monde ; alors que dans le pays voisin, ils sont traité comme un cas spécial : comme des haitianos. Fort souvent c´est la particularité dont ils sont sujets qui les gêne.
Quand le traitement spécial signifie être mis à l´écart, il traduit la discrimination, il faut le combattre dans toutes ses manifestations car il bafoue la dignité humaine.
Certains d´entre eux pensent que ces questions ont pour objectif de les ridiculiser. Toutefois, faites par des proches, des compagnons d´études si non des amis qui, en aucun moment, manifestent de l´animadversion à leur personne ni avant ni après, les plus forts finissent par comprendre. D´autres, se sentant blessés dans leur amour propre et parfois même provoqués, ils se claquemurent et garderont pour toujours un sentiment d´hostilité par rapport aux dominicains sans pour autant renoncer à leur permanence dans le pays récepteur.
Dû aux difficultés que cela implique pour les raisons décrites antérieurement, le dominicain préfère ne pas vouloir s’imaginer dans une relation à part égale avec un haitiano. L’une des façons de rendre possible cette relation qui est parfois comme nécessaire et fructueuse-quand les avantages sont partagés- est d’inventer cette distance imaginaire pour séparer les « hommes », selon des critères du subconscient dominicain, des sous-hommes ou si l’on préfère, des non-hommes. Au détriment des uns, l’objectif est atteint.
Tout va bien ; il y a de l´harmonie entre eux. On se crie à la fenêtre ou à la porte de l´un ou de l´autre vecino, vecina (voisin, voisine). Mais quand cela tourne mal, ces Français et américains imaginaires recouvrent leur nationalité. Ils étaient des haitianos. On les crie au visage de prêt ou de loin, maldito haitiano ; ce n´est pas étrange qu´ils subissent le même sort des haitianos.
Dominicains et « ces Français et Américains imaginaires »(Haïtiens) des classes moyennes et hautes vivent ensemble dans certains quartiers aisés de Santo Domingo et des villes de province :
· Ils se réunissent pour partager ensemble, s’amuser dans un parti de dominos, casinos ou autres
· Ils se font l’amour
· Ils vont ensemble à la campagne dans les jours fériés ou les fins de semaine, pour prendre ensemble un bain d’eau douce, cuisiner au bord de la rivière ou visiter la finca (grande quantité de terre totalement ou partiellement cultivée avec une maison de campagne, des animaux parfois, que possèdent les gens des classes moyenne et haute de la société dominicaine. Ils s’y retirent dans les jours fériés, les fins de semaine…).
· Ils vont à la plage ensemble
· Ils s’arrangent entre eux pour que l’un amène les enfants à l’école dans sa voiture, et l’autre les amène de retour dans la sienne. Ainsi, ils économisent le temps et les carburants aussi.
· Ils font des affaires ensemble
· Ils s’entraident en partageant des marchandises quand il y a de la carence dans les entreprises de l’un ou de l’autre à Port-au-Prince ou à Santo Domingo.
Dans le cas des jeunes, dans les salons de classes à l’université où ces « Français et Américains imaginaires (haïtiens) ne sont jamais au minimum au point de vue intellectuelle :
· Ils nouent des amitiés très profondes parfois et de longue durée.
· Ils se font l’amour, même quand les haïtiennes à la peau noire surtout préfèrent leurs compatriotes, contrairement aux haïtiens qui sentent leurs cœurs chauds devant une peau claire dominicaine. Les haïtiennes à la peau claire en République Dominicaine s’inclinent plus aux dominicains.
· Ils fêtent ensemble les anniversaires, ils échangent des cadeaux, ils se visitent, certains jeunes dominicains arrivent même à défier leurs parents pour visiter Haïti avec un copain ou une copine.
· Ils s’appellent constamment au téléphone les uns aux autres parfois seulement pour se bavarder.
· Ils font ensemble leurs devoirs et s’unissent dans un même groupe de travail.
· Ils s’entraident dans les salles de classe surtout aux moments des examens.
· Ils dansent le Merengue, la Bachata qui exerce, cette dernière, une forte attraction sur l’esprit de l’Haïtien, peu importe son appartenance sociale.
Tant avec les adultes des classes moyenne et haute comme entre les jeunes, on sent qu’il existe ce traitement à part égale d’une partie à une autre, aussi bien un désir manifeste de collaboration pour s’alléger des tâches accaparantes parfois de la vie quotidienne. Mais le fondement n´est pas solide car l´Haïtien n´est pas reçu comme tel ; nonobstant qu´il ne peut pas renoncer à ce qu´il est par nature et par acquis social.
Il ne s’agit pas d’une relation entre nationaux dominicains et haïtiens mais plutôt dans le cas de ces derniers, la mentalité dominicaine les fait des français, des américains et parfois même des brésiliens mais attentions, on ne demande pas à ces haïtiens s’ils sont de la Guadeloupe, de la Dominique, de Saint-Martin, de la Trinidad et Tobago, de Bahamas…. Ces nationaux sont traités comme des haïtiens. D’ailleurs la question la plus fréquente à eux dans les villes de Santo Domingo est la suivante : « ¿Eres haitiano ? » Pour les agents de la migration dominicaine, il ne s´agit d´une interrogation mais une affirmation. Un noir de Saint-Kits marié avec une dominicaine m´a avoué qu´il est obligé de marcher avec une copie de la cédula, (carte d´identité dominicaine émise par la Junte Centrale Électorale dominicaine) de sa femme de nationalité dominicaine dans son portefeuille pour éviter d´être déporté dans les frontières d´Haïti, car ses documents d´identification personnelle –peu importe leur originalité- ne convainquent pas les agents dominicains qui le harcèlent dans la rue comme voulant le faire parler le Créole haïtien forcément.
Certains des Haïtiens s´accommodent très bien à leur nouvelle nationalité imaginaire pour des raisons d´acceptation sociale et de sécurité. D´autres se sentent ennuyer et la rejettent. Ceux-ci disent leur nationalité, fort souvent ils ne sont pas acceptés pour cela; parfois, s´ils le sont, ils préfèrent s´enfermer en formant dans un hermétisme social, des cercles entre des compatriotes.
Cependant, tenons bien à ne pas trop charger le subconscient des dominicains de la situation. Certains des Haïtiens, ne se sentent pas trop fiers de leur appartenance géographique d´origine. Ils voient Haïti comme un lieu de référence natale mais non comme un lieu d´appartenance. Ce sentiment est le fruit du statu quo régnant en Haïti. Si cela est réduit considérablement -si non éliminé- chez les Haïtiens au Canada, en France et dans les différentes communautés haïtiennes des EEUU, il s´accroît en terre dominicaine. Ailleurs, les Haïtiens parlent le créole entre eux, ils écoutent leur musique, ils promènent avec des symboles d´Haïti comme le drapeau entre autres. En République Dominicaine, cela est évité sous peine de se convertir en un ciblé confessé.

Envoyez vos commentaires à l’auteur par E-mail

ayiti1@yahoo.com


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II. Revue de presse

PRESSE HAÏTIENNE:


Une centaine d’organisations et de personnalités écrivent au Gouvernement Haïtien pour demander le départ de l’Ambassadeur Cinéas

Vendredi 7 septembre 2007




Suite aux déclarations jugées troublantes de l’Ambassadeur haïtien en République Dominicaine, M Fritz Cinéas, le 29 août dernier, des organisations dominicaines ont adressé une correspondance au président René Préval pour demander le remplacement du diplomate, désigné à ce poste en janvier 2006 par le gouvernement de transition.
Selon les signataires de cette requête, ces déclarations portant sur la nationalité des descendants d’Haïtiens nés-es sur le territoire dominicain, les conditions de vie des travailleurs dans les bateys et l’esclavage moderne, ne sont pas dignes d’un fonctionnaire de sa catégorie et ne correspondent guères, entre autres, aux propos mêmes tenus par le président Préval en mars 2007, en marge d’un voyage officiel en République Dominicaine.
L’intégralité du texte vous est proposée ci-dessous.

LETTRE DE LA COMMUNAUTE HAITIENNE EN REPUBLIQUE DOMINICAINE AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE A PROPOS DE CERTAINES DECLARATIONS DE L´AMBASSADEUR FRITZ CINEAS

Port-au-Prince, 5 septembre 2007

Son Excellence

René Garcia Préval

Président de la République d’Haïti

Par courrier Électronique

Monsieur le Président,

Les organisations et personnes soussignées, veulent vous exprimer leurs désapprobations énergiques, en rapport à certaines déclarations impropres, faites au nom du gouvernement haïtien, par l’Ambassadeur d’Haïti en République Dominicaine, le Dr Fritz Cinéas. Nous sollicitons votre intervention urgente pour les suites que vous jugerez adéquates, afin de définir la position officielle du gouvernement sur ce dossier.
Parmi les thèmes abordés par le diplomate lors de sa participation au dîner hebdomadaire des medias du Groupe Corripio le mercredi 29 août 2007, figurent la nationalité des enfants nés d’haïtiens en territoire dominicain, la situation des bateys et l’esclavage moderne.
Comme les Dominicains vivant à l’étranger -environ 2 millions- les Haïtiens de la diaspora se sentent fiers de leur origine. Cependant, sur la base des lois en vigueur dans les sociétés d’accueil de la migration en provenance de l’ile de Quisqueya, Haïtiens et Dominicains, nous optons librement, sans une imposition extraterritoriale de nos constitutions, pour la nationalité des pays où nous naissons.
Partant de cette réalité liée au phénomène de la migration à l’échelle mondiale, la Cour Interaméricaine des Droits de l’Homme, en considérant l’article 11 de la constitution dominicaine, a émis en septembre 2005, un verdict favorable à deux fillettes d’origine haïtienne, à qui l’État dominicain, pour des raisons juridiquement insoutenables, refusait le droit à la nationalité.
L’affirmation de l’Ambassadeur, en réference à la constitution haitienne, selon laquelle : « les enfants d’Haïtiens nés en République Dominicaine, restent des Haïtiens comme lui », non seulement met en évidence une méconnaissance du principe de la territorialité du droit constitutionnel, mais offre un argument officiel, non valide, aux secteurs, qui de façon discriminatoire, s’opposent a l’intégration sociale, des Dominicains d’origine haïtienne, dans ce pays.
D’un autre coté, une visite furtive dans les bateys, dans le cadre d’un plan de relations publiques d’une entreprise sucrière privée, aurait permis au Dr. Cinéas, de considérer comme des « exagérations », les dénoncés des ONGs, sur les conditions de vie et de travail des coupeurs de canne haïtiens dans les bateys.
Cette position incorrecte, prétend démentir, les rapports d’organismes et organisations internationales, conjointement à la documentation abondante produite pendant les 20 dernières années sur cette triste réalité.
Concernant l’esclavage moderne, dont les manifestations sont indéniables dans les deux pays, à travers le trafic et la traite de personnes, le Dr Cinéas a fait montre d’une ignorance inadmissible en la matière, pour un fonctionnaire de sa catégorie.
Il est opportun de signaler à l’attention de votre excellence, que la récente dé-classification de documents de l’Agence Centrale d’Intelligence des États Unis (CIA), a révélé, l’implication de fonctionnaires du régime duvaliériste dans le trafic de personnes, par l’embauche de bracéros. Ironie de l’histoire, comme aujourd’hui, le Dr. Cinéas, à cette époque, occupait la fonction d’Ambassadeur en République Dominicaine.
Évidemment, ce fait et d’autres comportements liés à la première gestion du Chef de Mission d’Haïti, ont provoqué, Monsieur le Président, des réactions négatives, dans l’opinion publique des deux pays autour de sa désignation en janvier 2006, par le gouvernement de transition.
Nous jugeons important de souligner, que les prises de positions inacceptables de l’Ambassadeur en sa qualité de représentant du Chef de l’État, sont contraires au démenti de son Excellence, à la presse haïtienne, à son retour de la République Dominicaine en mars 2007.
En cette occasion, Vous avez, M. le Président, nié les déclarations qui vous avaient été attribuées, contre la perpétration de violations de droits humains, dont sont victimes de manière systématique, les migrants haïtiens, ici.
De même, M. Le Président, nous devons mentionner que l’éloquence regrettable du Dr Cinéas sur les thèmes décrits plus hauts, ne correspond nullement, au silence qu’il a gardé, face à la menace pour la liberté d’expression et les droits culturels et civiques, qu’implique une demande osée et incongrue de l’Ambassadeur assigné à la Secrétairerie d’État des relations extérieures de la République Dominicaine, M. Rhadames Batista.
En sa qualité de Président du Conseil National des Frontières, l’Ambassadeur Batista, a sollicité par voie de presse, à la Commission Nationale des Spectacles publics, l’interdiction de tout programme télévisé en langue créole ainsi que l’usage du drapeau haïtien, deux composantes de l’identité de la communauté haïtienne.
Nous ne pouvons pas conclure cette correspondance, sans partager avec vous, notre émoi, de constater, l’usage répété du slogan politique-électoral du parti au pouvoir, « E Palante que vamos » (Nous progressons), de la part de l’Ambassadeur d’Haïti, dans l’actuel contexte électoral en République Dominicaine.
Considérant les observations précédentes, jointes au fait que la désignation du Dr Fritz Cinéas, comme ambassadeur à Santo Domingo, n’avait pas compté avec la ratification du Sénat de la République d’Haïti, nous vous demandons, Monsieur le Président, d’accorder une priorité à ce dossier, pour assurer une représentation diplomatique et consulaire de vision moderne, capable de défendre les intérêts d’Haïti et de ses ressortissants, en République Dominicaine et engagée en même temps dans la promotion de l’amitié et la coopération entre nos deux pays.
Ayez l’assurance, Excellence, que nous sommes disposés à participer à un dialogue entre les autorités des deux pays, en vue de l’établissement de relations transparentes, fondées sur le respect mutuel, la justice et la solidarité entre les peuples.
En vous remerciant de votre attention à la présente, nous profitons de l’occasion pour vous souhaiter du succès dans votre gestion présidentielle.




Des organisations paysannes haïtiennes et dominicaines se prononcent pour une coopération binationale

Mercredi 12 septembre 2007



A travers une déclaration conjointe produite à Cabral, au sud de la République Dominicaine, ces organisations ont revendiqué le droit à la souveraineté alimentaire et proposé la coopération binationale comme alternative aux politiques néolibérales en cours sur l’île. Rédigée en créole et en espagnol, cette déclaration, outre un état des lieux des conditions socio-économiques des deux pays, comporte un ensemble de propositions touchant à la production agricole, au commerce transfrontalier, à la migration et au respect des Droits Socio-Economiques et Culturels des deux peuples.
L’intégralité de la déclaration qui a ponctué la rencontre binationale entre les organisations paysannes haïtiennes et dominicaines vous est proposée ci-dessous.

[La traduction du texte en français sera bientôt disponible]

Deklarasyon final rankont binasyonal òganizasyon peyizan Repiblik Dominikèn ak Repiblik Dayiti

MPP, TET KOLE, MPNKP, KROS, PLANOPLA, RENASSA, KONAREPA, ATAG, CONAMUCA, CONFENACA, FEDECARES, FEPROBOSUR, RETOÑO, FECAINMAT, COOPERATIVA UNION Y PROGRESO MONTE PLATA, MCCU, FEDERACION DE MUJERES DE OCOA, CONFEDERACION DE MUJERES CAMPESINAS DE NAGUA, ACALEN, JACASA, UNION DE FEDERACIONES CAMPESINAS DE COTUI, FEDERACION URBANA Y CAMPESINA MAMA TINGO SFM.

Nou, òganizasyon peyizan ayisyen ak peyizan dominiken manb CLOC/Via Campesina ak lòt mouvman sosyal ki sou zile kiskeya ,pwopoze plan altènatif sa pou revandike dwa granmoun nou sou sa nap manje ak yon koperasyon binasyonal kòm altènativ anfas mache lib yo epi rive sikile lib e libè sou zile a nan anviwon 10 lane ankò

DEKLARASYON FINAL

Nou menm fanm kou gason zile kiskeya, aktivis òganizasyon peyizan ak mouvman sosyal tout rejyon ,depatman pwovens repiblik dominikèn ak repiblik Dayiti,reyini nan rankont binasyonal : Ann konstwi epi revandike Dwa souverènte alimantè nou sou Zile a,nan vil CABRAL, Barahona ,Repiblik Dominikèn jou kite 16,17,18 dawout 2007, nou deklare :

Lèn konstate

1.- Model politik neyoliberal yo enpoze an Dominikani tankou an Ayiti nan 25 dènye ane rann de peyi yo pi depandan politikman e ekonomikman,sa ki mete an danje souverènte alimantè ; kondisyon la vi moun , anviwònman an, vin pi mal nan de peyi yo

2.- Nan toude peyi yo sektè peyizan se pi gwo viktim politik neyoliberal yo, pwodiksyon lokal ak ekonomi peyizan yo detwi nèt, depi nan ane 80 yo yo anvayi mache lokal yo ak pwodwi etranje ki fè zafè gwo antrepriz transnasyonal yo ak politik mache lib enperyalis ameriken ap vante a.

3.- Yo fin detwi tout baz pwodiksyon nou yo ak modèl politik ki favorize zòn franch yo, touris, enfòmalite ; Nou peyizan nou pa menm bon mache , nou se rès. Fanm tankou gason swadizan modènite a mete deyò lakay yo lakòz 4 milyon moun zile a pran egzil ekonomik ozetazini, Canada, Ewòp , Venezuela, Ajantin, Pòtoriko,ak lòt zile nan karayib la kote yo ka ti transfè lajan ki ranplase pwodiksyon lokal la, sa ki reprezante plis pase 30 % pwodwi enteryè brit (PIB) an Ayiti e prèske 15 % an Dominikani.

4.- Nan toude peyi yo, yo abandone refòm agrè a,pa gen Kredi , pa gen asistans teknik y nou verifye genyen yon kont refòm agrè ki lage de bra pandye ti pwodiktè ak mwayen pwodiktè yo nan yon konpetisyon sovaj ki mete an danje souverènte alimantè nan de peyi yo.

5.- Nan moman sa yo, yo vle fè blakawout sou zafè refòm agrè a, pou mete sou pye politik komès Tè Bank mondyal la epi bay Transnasyonal yo pi bon tè yo pou fè monokilti, pwodiksyon etanol, agwokonbistib ak lòt pwodwi agrikòl pou ekspòte.

6.- Nan ka Ayiti, nou an fas yon depandans ki pi grav .Nan ane 80 yo nou te ka bay 85 % moun nou manje , men jounen jodi a se sèlman 40 % nou ka kouvri, taks la dwàn yo preske a zero depi 1995, yo fèmen santral sik yo, yo elimine kochon kreyòl yo e degradasyon anviwònman lakòz ekonomi peyizan lokal detwi nèt avèk anviwon 800 mil anplwa nou pèdi.

7.-An Dominikani, menm lè gen yon kwasans ekonomik, sa pa diminye povrete a , yo privatize antrepriz ak sèvis piblik yo. Santral Leta yo, izin yo, menm izin elektrik la fè fayit, yo lwe yo oubyen vann yo bay transnasyonal , se menm bagay pou pò yo, ayewopò, pi bon tè peyi a genyen, sèvis sante, edikasyon, asenisman vil yo, yo vann tout a bon mache.

8.-Nan konteks globalizasyon neyoliberal ak politik enperyalis ameriken ak ewopeyen nan karayib la ak amerik santral, depi nan fen ane 80 yo, ekonomi peyi Dayiti ak Dominikani toujou an kwasans, premye a depann de dezyèm lan e toude nan lojik ak enterè transnasyonal yo.

9.-Nan nivo de peyi yo, politik favorize sèlman gwo wgoup antrepriz yo ak rezo mafia ki nan trafik moun ak kontrebann machandiz.

10.- Pi gwo kou modèl neyoliberal la bay ekonomi peyizan ayisyen yo, limitasyon ki pi sevè sou kesyon anviwònman ak kapasite pou tè yo pwodwi e divès kriz politik koenside depi nan ane 80 yo ak yon ogmantasyon imigrasyon peyizan ayisyen an Dominikani, ki twouve yo sou mache travay la e ki rann salè vin pi ba ,sa se ta youn nan rezon selon envestigasyon yo ki eksplike kwasans ekonomik nan plizye aktivite an Dominkani, nan sektè tankou agrikilti, konstriksyon travay asyisyen reprezante plis pase 70% fòs travay la.

11.- Nan sans sa imigrasyon an pat yon pwoblèm pou modèl sa, okontrè li pèmèt sektè ekonomik la fè gwo benefis e gras ak mendèv bon mache sa gwoup antrepriz dominiken yo rive kenbe devan transnasyonal yo.

12.- Echanj sosyo ekonomik ant de peyi yo miltipliye nan dènye ane yo, sa favorize anpil repiblik dominikèn , pou ane 2006 Dominikani rantre 297 milyon dola nan ekspòtasyon ki anrejistre plis zòn franch yo . Nou ka di tou, menm lè pa gen chif ofisyèl, nan mache ki fèt lendi ak vandredi nan Dajabon, Elias Piña, Jimani, Pedernales, Tilori, elatriye gen pou piti 100 milyon dola ki fèt chak ane.

13.- Pwodwi ki sòti an Dominikani anvayi mache ayisyen an ,se pa neseman pwodwi dominiken oubyen pwodwi ki gen twòp valè nan peyi a, popilasyon yo pa benefisye nan echanj sa akòz yo paka pwodwi epi yo abandone kominote ki sou fwontyè yo, pi gwo benefisyè yo se enteèmedyè ak gwo gwoup bizismann yo ki nan enpòtasyon ak ekspòtasyon.

14.- Komèsan dominiken yo vann bay Ayiti an majorite materyo konstriksyon ak pwodwi konsomasyon masif, ak kèk lòt byen ki pa gen twò bon kalite tankou tèt diri.

15.-Enfòmasyon sa yo montre nou aklè jan modèl neyoliberal sa pèvès, malere peyi Dayiti pa ofri sèlman yon mendèv bon mache pou ogmante benefis ak konpetitivite grannèg dominiken, men tou yo peye inefisyans yo nan achte machandiz ki pa gen lavant okenn lòt kote sou latè.

16.- Selon rezilta yon etid kite prezante nan rankont lan, gen yon gwoup machandiz ke ayisyen achte nan men dominiken ,yo reprezante prèske 100 % ekspòtasyon dominikani pou mòd pwodwi sa yo, tankou : Tèt diri (100%) ze(99.9%), ti poul ak poul (98.0 %) glas (99.8) kawòt(99.7 %) pwa (99.0%) sosis ak salami (98.0 %) diven wouj (98.0 %) betrav (96.0 %), zonyon(96.0%), malta(88.0%), bonbon(74.0 %),sitwon(59.0 %), makawoni,espageti(54.0 %), kokoye chèch(36.0 %), ba fè(30.0 %), anviwon 146 lòt pwodwi ankò (100 %).

17.-Echanj sosyoekonomik ak kiltirèl nòmal la jwenn obstak, sepandan, akòz pagen lwa ak akò ant de Leta yo, oubyen ansyen vye lwa ki pase mòd, anakwonik, yon pakèt enpo, taks, viza pou w peye, yon sistèm kominikasyon ak transpò ki byen chè, inefisyan, yon bann militè ki sou fwontyè, tout sa lakòz yon veritab kao,e kreye tout kondisyon pou aktivite ilegal yo e vyolasyon pèmanant dwa moun. Sòti Jimani pou rive Bani gen anviwon 15 pòs kontwòl militè, e sèl sa yo fè se pran machandiz , ofanse moun nwa , rakèt, nan konbinezon ak chofè yo e /yon rezo mafia.

18.- Reyalite sa yo benyen nan anbyans koripsyon jeneralize ak enpinite nan toude peyi yo, prensipal responsab yo se lelit bizismann yo ak politisyen yo jan ka koripsyon yo ka montre sa tankou BANINTER, BANCREDITO ,BANCO MERCANTIL, KIRINO, an Dominikani oubyen eskrokri koperativ kredi moun Aristid yo, ka SOCABANK an Ayiti, san nou pa site pil eskandal koripsyon politik ke tout moun konnen ki lakòz det piblik ak povrete ogmante nan de peyi yo.

19.-Nou pa santi efò Leta yo pou amelyore klima relasyon ak koperasyon ant de peyi yo , plis pase yon lane apre anons relansman komisyon bilateral la, nou pa konnen reyèlman sa ki serye moun komisyon yo fè.

20.-Devan tablo sa , lelit zile a rete menm jan , nouvote li se mete anvigè trete mache lib ant Etazini , amerik santral ak Repiblik Dominikèn (DR-CAFTA),negosyasyon lòt akò nan zòn Karayib la ak Inyon Ewopeyèn, lwa HOPE, kontinye ak okipasyon militè peyi dayiti, privatize tout sa ki rete epi avanse nan tout politik lib echanj ki fè n soufri nan dènye ane yo.

21.- Se reafime yon modèl ak rezilta ekonomik sispèk e ki echwe konplètman sou plan sosyal, men ki fè zafè yon ti gwoup ki kontwole koulwa pouvwa ekonomik ak politik . An Dominikani genyen yon pakèt envetisman etranje ki fèt nan sèvis ak byen imobilye , an Ayiti ogmantasyon zòn franch yo, ki jwenn favè lwa HOPE ak lòt akò gwoup miks, tankou CODEVI-GRUPO M.

22.- Mendèv bon mache a ap toujou kenbe flanbo a e pwojè pou kenbe sitiyasyon sa jan l ye a trè klè : Plis enpòtasyon, kraze pi plis kapasite pwodiktiv lokal yo, dekapitalize sektè peyizan an, plis depandans alimantè ak politik , plis chomaj ak enfòmalite, plis povrete, plis moun andeyò ak lavil ap kite peyi a pou lòt peyi , plis vyolans, kriminalite ak ensekirite ki mare sosis yo ak modèl yo. Pèspektiv sa yo ap defye mouvman peyizan ak mouvman sosyal yo, nou dwe double lit la, ranfòse òganizasyon ak rezo nou yo ,pwopoze altènativ kreyatif epi okipe lòt espas pouvwa reyèl pou n ka defann dwa nou.

Nou pwopoze

I. Mete kanpe yon gwo mouvman peyizan e sosyal binasyonal an Ayiti tankou Repiblik Dominikèn kap revandike yon refòm agrè entegral ak souverènte alimantè, ki regwoupe tout fòs sosyal ak politik yo pou fè presyon toutan pou n rekipere tout zouti kap pèmèt yon veritab pwodiksyon nasyonal ak ekzekisyon politik agrè e sosyal ki an favè yon devlopman entegral , jistis sosyal ak byenèt majorite a nan toude peyi yo.

II. Ini kritè yo ant mouvman sosyal yo ak sosyete sivil zile a pou pwopoze lòt modèl sosyete altènativ pou pèp nou yo ,kote ap gen lòt kondisyon pou yon lòt relasyon binasyonal e kap genyen estrateji santral li :redwi povrete a , chomaj, pwoblèm sante yo, lojman, edikasyon, imigrasyon fòse, vyolans, epi rive fè respekte tout bon vre dwa moun nan de peyi yo.

III. Pwopoze antan ke mouvman sosyal e sosyete sivil yon akò koperasyon sosyoekonomik, politik, kiltirèl, migratwa kap defini angajman ak kad legal pou yon lòt relasyon ant de peyi yo kap chita sou koperasyon, solidarite ak konplemantarite.

IV. Devlope yon klima transparans ,konfyans mityèl ant de sosyete yo pou chanje pwofil istorik relasyon ki egziste ant de peyi yo.

V. Fè presyón sou Leta yo pou rive mete sou pye de mannyè kòdone lòt politik agrikòl, lòt relasyon komèsyal,lòt kritè pou moun peye enpo yo, lòt politik monetè ak kredi kap pèmèt nou sove pwodiksyon lokal yo ,souverènte alimantè ak byenèt kolektif nan toude peyi yo.

VI. Fè yon plan komen pou anile dèt ekstèn yo kap pèmèt nou jwenn resous enpòtan sa yo pou envesti nan sektè agrikòl e pwodiktif la ,la sante, edikasyon, lojman ,enfrastrikti pou devlopman ak lòt aktivite sosyal.

VII. Akò sa yo dwe gen ladan yo inisyativ komen sou tout zile a pou ka rezoud pou tout bon pwoblèm enèjetik ak elektrik. Egzije Leta yo pou yo envesti benefis ki soti nan kad akò PETROKARIBE ak Venezuela nan pwogram devlopman sosyal.

VIII. Devlope echanj sosyoekonomik,dirèk,kiltirèl,espòtif,akademik, konesans de lang yo (kreyol/espanyòl) epi ranfòse rezo binasyonal mouvman sosyal yo, òganizasyon kap defann dwa moun yo.

IX. Pwopoze pou mache binasyonal yo (lendi ak vandredi) nan Dajabon, Elias Pina,Jimani, Pedernales, Tilori ak kèk lòt kote fèt yon jou tou an Ayiti e sa dwe rantre nan kad nouvèl relasyon sosyoekonomik , politik ak kiltirèl la.

X. Mete sou pye koperativ pwodiksyon andan mouvman peyizan yo ak pwodiktè yo kap pèmèt nou òganize pi byen kesyon tè ya, kòdone pwodiksyon an, amelyore pwodiktivite, kòdone kesyon kredi ak komèsyalizasyon yo sa kap bay yon pi gwo enpak sosyal sou rantre ekonomik fanmiy yo.

XI. Batay pou retire gradyèlman baryè ki anpeche kominikasyon ak echanj sosyoekonomik nòmal kap benefisye de pèp yo, egzije rediksyon epi yon pri inik pou viza ak enpo imigrasyon yo jiskaske moun ka rive travèse lib e libè nan yon entèval 10 lane.

XII. Egzije yon akò kominikasyonèl ki fikse byen ba pri transpò ak apèl telefòn sou zile, sa kap abouti ak yon sèl konpayi telekominasyon binasyonal piblik.

XIII. Egzije demilitarizasyon relasyon komèsyal yo sou fwontyè epi retire kontwòl echanj ekonomik yo nan men militè yo.

XIV. Egzije pou yo demantle tout rezo mafya, kontrebandye ak trafikan moun yo

XV. Egzije pou kominisyon miks lan fonksyone tout bon vre epi respekte tout pwotokòl sou migrasyon, dwa moun, sou edikasyon, espò ak lòt akò ki siyen deja men yo pa janm respekte.

XVI. Egzije pou yo regilarize sityasyon travayè migran yo ak tout pitit yo respèkte tout konvansyon entènasyonal toude peyi yo siyen sou kesyon respè dwa moun ak travayè migran

XVII. Òganize fowòm nan toude peyi yo pou fè deba sou pwopozisyon sa, òganize gwoup diskisyon nan XV rankont Nò-Sid refleksyon solidarite kap fèt 21, 22, 23 septanm nan San Francisco de Marcoris, pou apwofondi kesyon altènativ yo nan aktivite sa kap fèt sou Entegrasyon, Trete llib Komès ( mache lib), e mouvman sosyal yo.

XVIII. Oganizasyon peyizan zile a apwouve patisipasyon yo nan jounen mondyal LIT PEYIZAN, 17 avril, pou yon vrè refòm agrè ak souverènte alimantè sou tout la tè.

XIX. Mande pou fòs loni yo (MINUSTAH) pati kite zile a nan respè pou souverènte politik pèp ayisyen an.

XX. Nou pran angajman e nou mande tout mouvman sosyal yo pou fè pwomosyon epi patisipe nan tout jounen mondyal pwotestasyon Fowòm Sosyal Mondyal (FSM) pou Janvye 2008 kont lagè enperyalis ak politik neyoliberal epi respè souverènte ak dwa pèp yo.
Cabral, Barahona, Repiblik Dominikèn 18 Out 2007






PRESSE DOMINICAINE:

Des paysans se réunissent avec le chef de la police nationale et le procureur général pour mener des investigations sur la mort d’un paysan à Dajao

JOSÉ LUIS FERNÁNDEZ/collaborateur ESPACINSULAR, 8 septembre 2007



DAJAO, SANTIAGO RODRIGUEZ. Le 8 Septembre, 2007._Un groupe de cinq dirigeants de l'Association Paysanne "Sortons de l'Échec et Allons vers le Progrès", de Jaiquises, Dajao, a été reçu par le Procurateur Général de la République, le chef de la Police Nationale et le Secrétaire de l'Environnement, lesquels ont décidé de former une commission fiscale qui fera une investigation sur les faits "criminels", dans cette Communauté de Santiago Rodriguez.
Les dirigeants-paysans sont arrivés hier après-midi à l’édifice de la Procuratie de la République, en compagnie du nouveau colonel de la P.N. à Mao, après avoir eu une réunion à Villa de los Almácigos avec Chicho Colón, syndic du lieu, l’ex député Polín Cruz, et un officier de la PN, lesquels ont conversé sur la crise sociale créée dans la Communauté del Dajao par la famille Tejada, accusée, apparemment, d'être protégés par des membres officiels, autant des civils que des policiers-militaires de la zone.
Les paysans ont exprimé que leur plus grand intérêt, est qu'on saisisse les coupables et que l’on soumette à la justice les assassins du dirigeant de l'association, José Tejada (Caimito), qui avait 75 ans quand il fut assassiné par les membres d'une bande qui circulent encore armés, aux Jaiquises, y compris un des fils d’Antonio Tejada, Amaury Tejada, qui réside aux États-Unis et qui porte un fusil de la marque Kalashinov de 22 cartouches, seulement utilisé par les SWAT de la Police Nationale, ainsi ont dénoncé les membres de l'association.
Une autre des demandes de l’Association “Sortons de l’Échec et allons vers le Progrès“, faite à la réunion avec le secrétaire d’État Radhamés Jiménez Peña, le Procurateur de la République, Rafael Guillermo Guzmán Fermín, le Chef de la P.N. et Omar Ramírez de la SEMARENA, est que l’on arrête les coupes et les plans d’usage des pins dans les Jaiquises qui favorisent un secteur minoritaire au détriment de centaines de familles pauvres de la zone lesquelles ont protégé les terres communales du lieu sans attendre aucun bénéfice.
Par conséquent, ils ont suggéré aux fonctionnaires que, si l’on doit exploiter commercialement les forêts de pins de la zone, ce doit être fait d’une façon rationnelle et avec la participation de la communauté du Dajao, de Villa de los Almácigos, Santiago Rodriguez.
"Voici quelques jours, lors d’une marche vers le Palais National, les membres de l'association paysanne furent interceptés par deux policiers officiels qui leur ont communiqué la décision du général Raudo Ramirez Coma, du Commando Cibao Central, de Santiago, leur offrant de les conduire auprès des fonctionnaires responsables de Saint-Domingue pour qu'ils leur présentent leurs demandes. Ils les ont remerciés pour cette gentillesse et le bon esprit en vue d’arriver à une solution dans le conflit de la communauté des Jaiquises du Dajao, dans la Sierra, Cordillère Centrale ". C’est ce que les paysans ont indiqué pendant leur exposition lors de la réunion avec les fonctionnaires du gouvernement.
L'association -paysanne "Sortons de l'Échec et Allons vers le Progrès" a annoncé que demain il y aura une célébration religieuse, pendant toute la journée, dans la Communauté du Dajao, au même endroit (puits septique) où fut assassiné et enterré le vieillard José Tejada (Caimito) le 8 juin dernier, quand un groupe de personnes armées et étranger du lieu a prétendu couper 245 hectares de pins et la communauté s’est lancée pour éviter ce crime écologique, obligeant le secrétaire d’alors, Max Puig, à arrêter les plans d’usages jusqu'à ce qu'une commission du SEMARENA détermine leur viabilité dans la zone et tout le pays.



Le réseau frontalier "Jano Siksé" dénonce des cas de tortures et de maltraitements à la frontière domínico-haïtienne du nord

ESPACINSULAR, 20 septembre 2007


[Article en cours de traduction. Excusez-nous pour ce délai]








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APPUYEZ LA CAMPAGNE MONDIALE D’AMNISTIE INTERNATIONALE POUR LES DROITS DES TRAVAILLEURS HAÏTIENS EN RÉPUBLIQUE DOMINICAINE

Veuillez appuyer la nouvelle campagne d’Amnistie International sur les droits des travailleurs haïtiens en République dominicaine, et de leur descendance. Voici tous les renseignements relatifs à cette campagne :

LA CAMPAGNE

Cette année, la section internationale AI a lancé une campagne concernant les droits des haïtiens et de leurs descendants travaillant en République dominicaine :
· Une petite vidéo résume la situation : http://emedia.amnesty.org/dominicanrep-200307-fra.ram


· Des pages sont dédiées à la campagne :
o http://web.amnesty.org/library/Index/FRAAMR270012007?open&of=FRA-DOM


o http://web.amnesty.org/pages/dom-210307-feature-fra (avec la vidéo)
· Un miroir a été fait sur le site canadien : http://www.amnistie.ca/content/view/10386/389



LES ACTIONS :

1. Une pétition a été mise en ligne sur le site : http://www.amnistie.ca/petitions/haiti.
Le sujet de cette pétition est centrée sur le droit des enfants d'origine haïtienne d'avoir une nationalité qui leur ouvrirait les portes des écoles et leur fermerait celles de l'esclavage. Un résumé de la situation est lisible ici: http://www.amnistie.ca/content/view/10438/254

2. Il est aussi prévu un événement dont la taille dépendra bien sûr des ressources disponibles :
* une expo photos d'un photographe dominicain, Gianni Dal Mas, prêtant ses photos pour AI
(ces photos sont visibles sur le site suivant : http://flickr.com/photos/giannidalmas/sets/72057594137067022/show)
* un autre photographe prête aussi ses photos Céline Anaya-Guatier
(ces photos sont visibles sur le site suivant : http://www.esclavesauparadis.org/)
* il pourrait même y avoir des films "The price of sugar", "Il inferno del zucchero"
La date de cet événement n'est pas encore fixée, sûrement en fin d'année.
Des groupes AI à Ottawa et Toronto seraient aussi intéressés par cet événement.

***Veuillez noter la collaboration d’Amnistie Internationale dans l’événement « Esclaves au paradis » prévu pour septembre prochain (programmation dans les Annonces communautaires)***

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III. Nouvelles internes



LANCEMENT PROCHAIN DU DOCUMENTAIRE "LOT BO DLO" D'ALEXANDRE POUPART

Avec l'aide et le support du Comité, deux jeunes de Québec, Alexandre Poupart et Nancy Carrier sont partis filmer un documentaire sur l'immigration des paysans haïtiens en République dominicaine. Ils sont maintenant de retour au Québec, leur documentaire terminé, et prêt à être diffusé. Nous vous présentons le court synopsis du documentaire dans cette édition de La Machette, et nous annoncerons le lancement officiel du documentaire dans l'édition du mois prochain, ou à travers une Machette Express. Revenez donc pour connaître la date et le lieu de l'évènement!

"De l’autre côté de la rivière"

Réalisé par:
Nancy Carrier et Alexandre Poupart
nancysourit@hotmail.com,
alexandrepoupart@hotmail.com

Synopsis : Judith, Wilfrid, Wilmer, Syralyen, Duclas, Kinner ainsi qu’Emmanuel… Haïtienne et Haïtiens, ils ont entrepris la grande traversée d’Haïti, jusqu’en République Dominicaine. Ils ont traversé la rivière en quête d’une vie meilleure, il y a un an, il y a 10 ans. Dans ce documentaire choc, la parole leur est laissée. Ils partagent avec le public leur touchante histoire parsemée de peines, d’embûches, mais aussi de petites joies vécues lors de cette traversée Lòt bò dlo…


BIENTÔT DISPONIBLE: UN CALENDRIER POUR L'ANNÉE 2008 SUR LES CONDITIONS DE VIE DANS LES BATEYS

Le Comité va produire des calendriers pour l'année 2008 avec des photos d'un photographe professionnel prises dans les bateys, intégrés avec quelques textes éducatifs afin d'augmenter la sensibilité du public à cette cause d'une part, et d'autre part d'aider le Comité au niveau financier. Les calendriers devraient être prêts pour le mois d'octobre.
Pour seulement 5$, vous pourrez offrir un cadeau original tout en posant un geste social et humanitaire. Offrez-le à vos proches, vos amis, vos collègues de travail. Offrez-le à des personnes déjà sensibilisées pour les encourager à continuer à appuyer la cause, et rester informées. Ou offrez-le à des personnes pas encore sensibilisées pour les conscientiser d'une manière originale et pro-active.
Faites-vos commandes dès aujourd'hui en nous écrivant directement à notre adresse courriel au cqrdthrdinc@can.rogers.com ou au comitequebecois@hotmail.com
Merci, et n'oubliez pas qu'une injustice ne sera jamais insurmontable tant et aussi longtemps qu'on la dénoncera.


DEMANDE DE DONS ET DE BÉNÉVOLES

Nous lançons un appel à tous nos membres et sympathisants afin de recueillir vos dons de toutes sortes, matériels ou financiers. En tant qu’organisme à but non lucratif, nous comptons beaucoup sur votre générosité. Si vous préférez plutôt donner du temps, sachez que le Comité québécois est à la recherche de bénévoles pour des tâches en bureautique ou en soutien général. N’hésitez pas à faire circuler le mot dans votre entourage! Pour faire un don au Comité québécois ou pour obtenir plus d’informations, veuillez communiquer avec nous par téléphone au (514) 523-2434. Pour recevoir un reçu de charité, déductible d’impôt, veuillez SVP libeller votre chèque à l’ordre de Comité haïtien / Paroisse Sacré-Cœur.



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IV. Annonces communautaires:



Les "Artisans de paix international" organisent une levée de fonds sous forme de 5 à 7 pour des projets dans les bateys

Bonjour

Les Artisans de Paix Internationale vous invitent à un 5 à 7 qui aura lieu au restaurant
Montclair, 747 Boul. Décarie, Ville St-Laurent, le 22 octobre 2007.

Cette soirée a pour objectif de recueillir des fonds pour des projets dans les bateys de la République Dominicaine, soit un atelier de couture et l’aménagement d’une maternelle.
Lise Gagnon, vice-présidente chez API, responsable de la réalisation de ces projets, participera à cette soirée pour répondre à vos questions. Les fonds recueillis seront consacrés uniquement à ces projets.

Le coût du billet est de 50.00, bouchées, vin et musique lounge jazzy jusqu’à minuit.


Pour ceux qui ne peuvent venir et qui désirent faire un don, ils peuvent les faire parvenir à l’adresse suivante en spécifiant le projet auquel il doit être remis.
Un reçu pour fin d’impôt sera émis sur demande.

Les Artisans de paix internationale
2164 des Patriotes
Laval, Québec
Canada, H7L 2N8

Vous trouverez toutes les informations sur les Artisans de Paix Internationale sur le site www.fondationapi.webcentre.ca


S.V.P. faites-nous parvenir les confirmations par courriel ou téléphone avant le 12 octobre à l’adresse suivante :
lisonmarcheuse@hotmail.com
Téléphone : 450 664-3904


Soirée "Octobre-Che"

Commémoration des anniversaires de:
* La révolution d'Octobre [90e] et
* du décès de Che Guevara [40e]

Dimanche le 7 octobre 2007
Souper à 17h00
Programme : discours, films, musique et groupes culurels à partir de 20hoo (repas et alcool)

Centre Lajeunesse 7378 de la rue Lajeunesse (près de la station de métro Jean-Talon), Montréal

Soirée organisée par: Parti communiste du Québec (section du PC du Canada)


Lancement du livre-disque "Lettres d'automne" de Frantz Benjamin
Frantz Benjamin vous invite tous cordialement au lancement de son dernier livre-disque:

"Chers amis,

J'ai le plaisir de vous inviter au lancement de « Lettres d’automne », mon dernier livre-disque le vendredi 12 octobre dès 18h30 à la salle de diffusion de la Maison de la culture Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, 421 rue Saint-Roch.

Le disque « Lettres d’automne » est porté par des artistes talentueux. Jeanie Bogart (diseuse), Oswald Durand Jr. (guitare et flûte), Jean-Claude Julien (claviers et percussions) et la diva haïtienne, Émeline Michel (chansons). Lors de cette soirée, un mini-spectacle vous sera présenté.

Pour informations ou réservations: societeparoles@yahoo.ca"



Lancement prochain du premier CD de Gérald Williams
Gérald Williams vous annonce le lancement prochain de son premier CD:

"J'ai le grand plaisir d'annoncer à tous les membres de la communauté haïtienne de Montréal, aux Québécois de souche bref, à tous les lecteurs de « La Machette » disséminés à travers le monde, de la récente sortie de mon premier CD. Le lancement aura lieu le samedi 24 novembre 2007 à la Perle Retrouvée et j'aurai l'occasion de donner plus de précision dans un avenir pas trop lointain. Je dois préciser qu'une partie de l'argent recueilli pour ce disque ira à un organisme à but non lucratif (SOS Ti RiViè) dont je suis le président. Ti RiViè est situé non loin de la Vallée de Jacmel et plusieurs projets sont élaborés pour venir en aide aux gens de cette localité et des environs. En ce qui à trait au CD, vous pouvez avoir un aperçu en allant à: www.myspace.com/graldwilliams
Merci de votre attention et votre générosité coutumières.
Gérald Williams"



Communiqué suite au lancement de livre de "Vers la construction de la liberté" de Kerline Joseph
Le lancement du livre de Madame Kerline Joseph, intitulé « Vers la construction de la liberté », s'est déroulé dans une atmosphère conviviale à la Maison Parent-Roback, en présence de l'invitée d'honneur, Madame la Sénatrice Lucie Pépin. Animé avec brio par Madame Marie Brouillet, présidente d'Eloquencia, cet évènement débuta avec une prestation de la chanteuse Joanne Griffith, accompagnée à la guitare par Monsieur Jean-François Garneau, qui ont su donner le ton avec des airs afro-brésiliens.
Madame Nicole Beaudoin, présidente-directrice générale du Réseau des femmes d'affaires du Québec, a souligné la valeur du travail des femmes, une des grandes richesses d'un pays. Dans son allocution, Madame Veronica Amberg, du Bureau de l'éducation en équité sociale et diversité de l'Université de McGill, a mis l'accent sur l'importance de la place des femmes dans toutes les sociétés.

Madame la Sénatrice Lucie Pépin a félicité madame Joseph pour son œuvre, "Vers la Construction de la Liberté", publiée par Voix Sans Frontières, après cinq années de recherches. Cet ouvrage, qui traite de la situation socio- juridique des femmes africaines, est particulièrement pertinent de nos jours, dans le contexte actuel où la société québécoise entame un débat sur l'épineux sujet de la diversité religieuse et des accommodements raisonnables.
Lors de son discours, Madame Kerline Joseph, souligna avec grand plaisir la présence de Monsieur Jacques Saada, ancien ministre fédéral, ainsi que Madame Francine Grimaldi, personnalité bien connue du milieu artistique.
Elle remercia tout particulièrement, Monsieur Joseph Pérard du Comité québécois pour la reconnaissance des droits des travailleurs haïtiens en république dominicaine, Monsieur Hugo Montecinos de Cuso-Québec et Madame Yvonne Turnbull, coordonnatrice, qui ont contribué à la réussite de cet évènement.
L'atmosphère était agrémentée d'une exposition de photos de Madame Odile Jalbert et de la généreuse participation de Madame Joy Nicavera, Directrice senior des ventes pour « Mary Kay cosmetics ».
Plusieurs membres de la famille de Madame Joseph, dont Monsieur Olivier Adounvo, ont tenu à lui témoigner leur support et encouragement.

«Vers la construction de la liberté » est disponible chez :
Voix Sans Frontières, au 450-632-5429
Cuso-Québec, au 514-276-8528

Contact :
Madame Yvonne Turnbull, 450-646-6119
Monsieur Codjo Adounvo, 450-632-5429



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Dans le cadre d’une vaste campagne de promotion en cours, la Direction de Référence Magazine (publication d’informations sociales et culturelles à vocation intercommunautaire basée à Montréal), prend plaisir à vous proposer, gratuitement, un exemplaire de sa plus prochaine parution.

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Au plaisir de vous compter, bientôt, parmi nos lecteurs.

Cordialement,

Pradel Charles
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Prochaine édition de La Machette
La prochaine édition de La Machette sera publiée le vendredi 26 octobre 2007.
Annonces, questions, commentaires, suggestions? N’hésitez pas à communiquer avec nous!
Pour appuyer l’action du Comité québécois, nous vous invitons à naviguer sur notre site Web et vous demandons d'encourager vos amis à en faire autant aux adresses suivantes : www.geocities.com/cqrd; www.multimania.com/cqrdthrd et http://lamachette.blogspot.com/

Équipe de La Machette
Édition : Pérard Joseph;
Éditorial : Gahston Saint-Fleur;
Coordination : Romain Angeles;
Rédaction : Romain Angeles;
Révision et correction : Romain Angeles, Pérard Joseph, Simone Hénault;
Recherche : René Viaud, Mélanie Lippé, Nourredine Salhi, Edwin Paraison, Romain Angeles
Collaboration : Tess Brais-Laflamme, Ilionor Louis, Radio Classique Inter.
Traduction : Simone Hénault.
Conception graphique : Antoine Dang-vu, Dru Oja Jay,Documentation site Internet : Maxime Dallaire, Dru Oja Jay,Blog officiel de La Machette : http://lamachette.blogspot.com/Archives des anciens numéros : www.geocities.com/cqrd



Pour des raisons d’allégement de texte, le masculin a été uniquement utilisé.

mercredi 5 septembre 2007

La Machette - Édition d'août 2007

Montréal, le 31 août 2007,

SOMMAIRE:

I. Éditorial

Être haïtiano

II. Revue de presse

PRESSE HAÏTIENNE
· Le Collectif Haïti de France s’interroge sur le sort réservé aux coupeurs de canne haïtiens (GARR, 24 août 2007)
· Les rapatriements d’Haïtiens sont encore marqués par l’arbitraire et le déni de justice (Garr, 2 août 2007)

PRESSE DOMINICAINE:
· L’ex chancelier Hugo Tolentino Dipp critique l’anti haïtianisme d’État (ESPACINSULAR, 6 août 2007)
· Investigations de cas de corruption de la légation diplomatique en République Dominicaine (ESPACINSULAR, 11 août 2007)

Appuyez la campagne mondiale d’Amnistie Internationale pour la défense des droits des travailleurs haïtiens en République dominicaine

III. Nouvelles internes

· Demande de dons et de bénévoles

IV. Annonces communautaires

· Une nouvelle offre de Référence Magazine
· Annonce du lancement prochain du livre de Kerline Joseph « Vers la construction de la liberté »
· Programmation de l’événement « Esclaves au paradis » en septembre
· Katasoho, imprimerie et design
· Idées cadeaux


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I. Être haitiano

Par M. Gahston Saint-Fleur

Par : Gahston Saint-Fleur

Un haitiano est un démon imaginaire qui force l´appétit des enfants de bas-âges. « Fais vite avant que l´haitiano arrive si non il t´enlèvera », dit l´adulte au bébé qui ne veut pas manger vite. Ce même être imaginaire peut être utilisé pour remédier d’autres actes indésirables de cet enfant.

Un haitiano est un noir tout comme inversement tout noir est un haitiano. Les noirs en provenance d´autres régions de la Caraïbe ont beau souffrir cette situation surtout face à leur impotence quand les agents dominicains de la migration veulent les faire parler le créole par la force. Les nationaux haïtiens à la peau claire se filtrent beaucoup plus facilement dans la société dominicaine que les noirs.

Un haitiano est un être brute, un incapable, un analphabète qui investit un maximum d´énergie pour réaliser un éffort qui requiert le minimum de n’ importe quel autre pour sa réalisation.

Un haitiano est un être sans pudeur, une bête de somme moins qu´un paria dans la culture indienne, un être à l´odeur désagréable tout comme un indifférent. Écouter le conducteur de transport publique ou l´un des passagers proférant à une connationale: haitiana ! À l´autre de répondre : Tu madre (ta mère)!

Un haitiano est un voleur. L´expression « maldito haitiano » ou tout simplement haitiano dans bien des cas, est un substitut du mot voleur ou pilleur (ladrón).

Un haitiano c´est quelqu´un qui fait par besoin ce que d´autres personnes ne font ni par mépris ni par choix.

Un haitiano c´est un animal de travaux spéciaux comme par exemple piquer l’asphalte sous le soleil entre 10 heures et 16 heures, ce que Bauman qualifie de « travaux d´ordure ». Il faut bien éviter de les réaliser sous peine de se faire passer pour ce personnage étrange et indésirable dont personne ne voudrait jouer le rôle dans « le film…. » ( ??). Un ami de l´étranger qui vivait à Puerto Plata m´avait partagé sa consternation quand, en faisant des travaux de nettoyage dans sa cour près de la rue, les gens de la zone lui ont suggéré d´appeler un haitiano car cela ne lui coûterait rien. Il s’agissait d’un travail de haitiano. Lui, homme reconnu dans la zone, ne devrait pas réaliser ce genre d’activité qui appartient à une autre catégorie d´être (humain?).

Un haitiano c’est comme avoir un dû de on ne sait pas qui et duquel on peut s’acquitter d’un moment à l’ autre. N’importe qui peut t’enlever ton appartenance sans aucune explication.

Être haitiano c’est d’être un non-vaut, un sans-voix. On peut être très amis dans le quartier quand cela tourne mal ou dans un autobus par exemple, ce ne serait pas étrange d’écouter cette phrase énigmatique « acuérdate que eres haitiano » (souviens-toi que tu es haitiano) ce qui veut dire en bref, ta vie vaut celle d’un moustique. Pas de peine pour qui t’extermine, te viole ou te fait n’importe quoi.

Être haitiano c’est être un « trop soumis », comme dit le proverbe créole c’est une figue mûr sur laquelle les dents pourries retrouvent leur force.

Être haitiano c’est être l’objet de compassion des autres êtres supérieurs, de leurs aumônes et de leurs œuvres de charité. Ce n’est pas un être humain de traitement à part égal, c’est un haitianito, un negrito…

Un haitiano est un irresponsable, un insérieux, un incapable d’assumer un OUI ou un NON. Tu no pareces haitiano, dit un voisin à un jeune sans-papier haïtien qui lui a répondu ponctuellement à un compromis.

Être haitiano c’est être un ciblé. N’importe qui peut faire n’importe quoi, il suffit que l’on te signale pour trouver l’auteur et ce, sans argumentation, sans défense d’ ailleurs tu ne sais pas dire perejil.

Etre haitiano c’est assumer dans la conscience la faiblesse inculquée de l’extérieur en permettant qu’un autre, en raison de sa faiblesse, fasse usage de la force dont on est doté par nature.

Etre haitiano c’est d’être capable de mélanger sa tristesse d’une recette de sourire pour dire au monde ça va bien quand en fait tout va de mal en pire.

Être haitiano c’est être immergé dans une dialectique du nécessaire et de l’indésirable pour emprunter cette expression de BrigitteWooding et Richard Moseley-Williams.

Envoyez vos commentaires à l’auteur par E-mail

ayiti1@yahoo.com


*****

II. Revue de presse

PRESSE HAÏTIENNE:


Production d’éthanol en République Dominicaine
Le Collectif Haïti de France s’interroge sur le sort réservé aux coupeurs de canne haïtiens

vendredi 24 août 2007




Dans une lettre adressée à la Direction d’EDF-Energies nouvelles, le Collectif Haïti de France se préoccupe des conditions dans lesquelles l’Ethanol sera produit par une filiale de la compagnie en République Dominicaine. Cette filiale, Alcor Dominicana, serait en train d’acquérir de vastes étendues de terre dans la province de Monte Plata pour y planter de la canne à sucre et construire une importante usine d’éthanol.
« Au vu des conditions dans lesquelles la canne est cultivée et coupée actuellement en République dominicaine, qui ne sont conformes ni à la législation dominicaine ni aux conventions internationales, nous sommes donc inquiets du projet de production d’éthanol auquel EDF Energies nouvelles entend participer dans ce pays. » écrit le Collectif.
Le Collectif Haïti de France est une association de solidarité avec Haïti créée en 1986, et constituée de nombreuses associations locales à travers la France.
L’intégralité de la correspondance vous est proposée ci-dessous.
Cher Monsieur,
Comme vous le savez, les consommateurs des pays industrialisés sont de plus en plus attentifs aux conditions dans lesquelles sont produits les articles qu’ils achètent. C’est à la fois en tant qu’association attachée à la défense des droits humains et en tant qu’acheteurs d’énergie électrique à l’EDF et peut-être, demain, de biocarburants, que nous nous adressons à vous.
Le Collectif Haïti de France est une association de solidarité avec Haïti créée en 1986, rassemblant de nombreuses associations locales à travers la France. Nous nous intéressons depuis plusieurs années aux problèmes rencontrés par les Haïtiens et leurs descendants vivant en République dominicaine, et agissons en relation avec plusieurs associations haïtiennes et dominicaines qui défendent leurs droits.
Nous avons ainsi été partenaire de l’initiative « Esclaves au Paradis » qui vient de se tenir en France, en mai et en juin (expositions de photographies, colloque « Sucre, sang et sueur », projections de films et débats à Paris et en province). Elle a donné lieu à de nombreux articles dans la presse et à des réactions en République dominicaine.
Ces dernières années, et notamment ces derniers mois, l’opinion française et internationale a été alertée par des campagnes d’information, des rapports (Amnesty International, Catholic Institute for International Relations, Département d’Etat des Etats-Unis…), des livres, des films, et des émissions de télévision portant sur la situation des Haïtiens et de leurs descendants en République dominicaine, et plus particulièrement sur celle des coupeurs de canne à sucre. Des diplomates étrangers, des parlementaires nord-américains et un responsable de la Banque mondiale se sont émus de cette situation et se sont déplacés dans les « bateyes » où vivent les coupeurs de canne. . Quelques mouvements sociaux se sont déroulés ces dernières années sur les plantations de canne à sucre.
Parmi les problèmes mis en évidence figurent :
· l’existence d’un trafic d’êtres humains (cf. notamment un rapport très récent du Département d’Etat des Etats Unis), y compris de pré adolescents, organisé avec la complicité des autorités dominicaines, dans le but de fournir aux plantations sucrières une main d’œuvre saisonnière jeune, très majoritairement haïtienne, sans statut légal, placée dans l’incapacité de défendre ses droits et de quitter la plantation sans être arrêté ;
· les mauvais traitements infligés par les contremaîtres et les gardiens (coups de fouet…) ;
· l’absence de contrat de travail écrit ;
· une rémunération des coupeurs de canne inférieure au minimum légal dominicain, leur permettant à peine de survivre, d’autant plus qu’ils sont souvent amenés à acheter leur nourriture à des boutiques dépendant des employeurs et pratiquant le prix fort ;
· une rémunération proportionnelle à la quantité de cannes coupées, ce qui oblige les travailleurs à accepter des horaires et des conditions de travail illégales, sans même parler du repos hebdomadaire et des congés payés prévus par la loi ;
· les conditions dans lesquelles la canne coupée est « pesée » ou évaluée ;
· la retenue sur les rémunérations de cotisations maladie et vieillesse sans que cela corresponde à des prestations effectives ;
· des conditions de logement et de vie déplorables, l’absence de services de base, notamment l’accès à l’eau et les services médicaux ;
· l’interdiction faite en général aux habitants des bateyes de cultiver des lopins de terre en marge des champs de canne ;
· le fait que souvent les champs de canne sont irrigués au détriment des cultures paysannes de la zone.
Nous savons par ailleurs que l’Union européenne se préoccupe des conditions dans lesquelles l’éthanol est produit.
Notre attention a donc été attirée par des articles de presse annonçant que :
· EDF Energies nouvelles allait détenir 25 %, puis sans doute 50 %, du capital d’une société qui rassemblera les activités de production et de distribution d’éthanol d’Alcofinance.
· la filiale dominicaine d’Alcofinance, Alcor Dominicana, était en train d’acquérir au moins 50 km2 dans la province de Monte Plata, pour y planter de la canne à sucre et construire une importante usine d’éthanol ; que cette usine complètera la récolte en se fournissant en canne auprès de planteurs, afin de pouvoir broyer 1,4 million de tonnes de canne (ce que coupent habituellement à la machette plusieurs milliers de « braceros » pendant une saison).
Au vu des conditions dans lesquelles la canne est cultivée et coupée actuellement en République dominicaine, qui ne sont conformes ni à la législation dominicaine ni aux conventions internationales, nous sommes donc inquiets du projet de production d’éthanol auquel EDF Energies nouvelles entend participer dans ce pays.
Nous vous serions donc reconnaissants de nous apporter des éclaircissements sur vos projets en République dominicaine. Nous sommes particulièrement soucieux et attentifs en ce qui concerne les conditions d’embauche, de rémunération, de travail, de logement et de vie du personnel de l’usine d’éthanol et des plantations qui la fourniront en canne et ce, quelle que soit la tâche effectuée par ces ouvriers, que ces plantations appartiennent à la société dans laquelle s’engage EDF Energies nouvelles ou à des planteurs indépendants.
Nous insistons en particulier sur le respect des articles 146, 163, 164, 165, 193 et 245 du Code du travail dominicain, de la loi 1886 sur la sécurité sociale, de la loi 385 sur les accidents de travail, de la Convention américaine sur les droits économiques, civiles et politiques des personnes (notamment son article 7), dont la République dominicaine est signataire. Enfin, sur le respect de la Convention internationale sur la protection des travailleurs migrants et des membres de leur famille du 18 décembre 1990.
Sachant que l’usine d’éthanol sera implantée dans une province particulièrement pauvre et que, d’après un article paru dans la presse dominicaine, elle a la garantie de bénéficier d’un statut de zone franche, nous aimerions savoir si, en contrepartie des taxes qu’elle n’aura pas à payer, il est prévu qu’elle contribue à l’amélioration des conditions de vie des habitants de la région, notamment en participant au développement des services de base, particulièrement les services qui permettront un développement de l’agriculture pour assurer la satisfaction des besoins alimentaires de la région concernée.
Le Collectif Haïti de France est à votre disposition pour vous fournir les informations qui pourraient vous être utiles.
Avec la conviction que vous tenez à ce que les filiales d’EDF Energies nouvelles, où qu’elles soient dans le monde, respectent la législation et donnent l’exemple d’un comportement éthique, nous vous prions de croire en nos sentiments respectueux.
Collectif Haïti de France




Les rapatriements d’Haïtiens sont encore marqués par l’arbitraire et le déni de justice

jeudi 2 août 2007



Durant le mois de juillet 2007, les autorités dominicaines ont rapatrié à la frontière au moins 800 ressortissants-es haïtiens ou pris comme tels. Ces rapatriements, pour la plupart, ont été effectués en violation flagrante des droits fondamentaux de la personne.

A Montecristi, un groupe d’environ 300 personnes ont été expulsées manu militari, suite à l’assassinat d’un Dominicain, imputé à un Haïtien. Ces travailleurs-travailleuses ont laissé derrière eux, tous leurs avoirs et se retrouvent maintenant en Haïti, désemparées, sans ressources, et la seule raison avancée pour les forcer à partir, est leur prétendue protection. ( El Caribe,11/7/07)

Le GARR déplore que toutes ces personnes aient été collectivement pénalisées, uniquement sur la base de leur appartenance à un groupe ethnique, sans qu’aucune procédure judiciaire établissant leur éventuelle culpabilité, n’ait été engagée.

A rappeler que le même scénario avait été déjà utilisé, en maintes occasions sur divers points du territoire dominicain pour déporter des Haitiens/Haïtiennes. En mai 2005, à Hatillo Palma, suite au meurtre d’une commerçante dominicaine attribué sans enquête préalable à un Haïtien, plus de 2000 personnes suspectées de nationalité haitienne avaient été expulsées, parmi elles plusieurs Dominicains à la peau noire.

D’autre part, à Belladère (Centre d’Haiti), le Comité local des Droits Humains, membre du Réseau Binational Jeannot Succès, a accueilli au cours du mois de juillet, 523 personnes, certaines ayant été appréhendées à leur domicile, avant d’être conduites sans ménagement à la frontière. Parmi les rapatriés-es reçus à la mi-juillet figurait un couple qui avait été séparé d’un bébé de 7 mois.

Le 30 juillet 2007, 4 membres d’une même famille ont été tirées de leur domicile en République Dominicaine et conduites à la frontière. Il s’agit d’une mère et de ses quatre enfants mineurs âgés entre 3 mois et 12 ans. Elle réside en territoire voisin depuis 1991. (Comité des Droits Humains de Belladère, rapport juillet 2007)

Le GARR estime que le fait par les autorités dominicaines d’arrêter des familles à leur domicile pour expulsion immédiate, sans leur laisser aucune possibilité d’un recours judiciaire ou de présentation de leurs éventuels documents, revêt l’allure d’une chasse aux Haïtiens, une action déshumanisante et peu honorable pour le gouvernement dominicain qui annonce, à la moindre occasion, « qu’on ne maltraite pas les Haïtiens en République Dominicaine ».

Avec la répétition de ces cas de violation se produit un recul chaque jour plus prononcé sur le respect des droits des travailleurs migrants-es haïtiens en République Dominicaine. Il s’agit là d’une négation systématique des Conventions internationales auxquelles ce pays a adhéré.

Le GARR regrette l’indifférence persistante du gouvernement haïtien qui multiplie des voyages en République Dominicaine tout en esquivant la discussion sur des problèmes de fond qui concernent ses ressortissants dans ce pays.



PRESSE DOMINICAINE:

L’ex chancelier Hugo Tolentino Dipp critique l’anti haïtianisme d’État : Il signale de graves antagonismes

EDDY BELTRE/ESPACINSULAR, 6 août 2007



SAINT-DOMINGUE, le 6 AOÛT 2007. –En République Dominicaine, des secteurs de la classe politique ont utilisé les faits historiques réalisés entre les deux pays dans le cadre de la définition de leur identité nationale, pour expliquer l'orientation raciste de la politique dominicaine face à Haïti, a indiqué l'ex chancelier et l'intellectuel dominicain, Hugo Tolentino Dipp

Dans la présentation de l’œuvre de l'historien Bernardo Vega sur les relations dominico-haïtiennes, "L'agression contre Lescot", l'ancien fonctionnaire a indiqué la permanence aujourd’hui, dans les réseaux officiels d’État, de pratiques doubles de promotion de l'immigration illégale haïtienne et de l'opprobre raciale.

Le livre se base sur les recherches de Vega de la période de 1939 à 1946, mettant en évidence la fréquentation politique du dictateur dominicain Leonidas Rafael Trujillo avec deux mandataires haïtiens, Stenio Vincent qui occupait la charge lors du massacre d’Haïtiens en 1937 et Elie Lescot.

Tolentino Dipp a considéré que la sélectivité et la limitation géographique du massacre, lequel n'a pas affecté les usines sucrières, indiquent que le trafic illégal de travailleurs a tout simplement servi à Trujillo d'excuse pour ordonner le génocide en 1937 "... c’est pourquoi sa véritable cause, son essence, était sous-jacente à ce qui traditionnellement était considéré comme une mesure nécessaire pour le progrès ethnique dominicain et pour empêcher la contagion avec la culture haïtienne".

Toutefois, selon l'auteur de la publication, vers la fin de décembre 1938 Trujillo a interdit que les coupeurs de canne haïtiens sortent du pays par la frontière nord, pour "aider à l'industrie sucrière américaine". De même l'année suivante, à l’encontre de la loi, il a permis à l’ingénieur Boca Chica et, en 1940, à la Central Romana, d'utiliser 70% de travailleurs haïtiens, c’est-à-dire 40% de plus que permis.

Aussi l'historien fait observer qu’en 1950 quand Trujillo a décidé de s’ingérer dans le commerce de la canne, "l'assassin d’Haïtiens est alors devenu leur employeur principal", sans se préoccuper de l’intégration des Dominicains dans la coupe de la canne à sucre.

Selon Vega, ce fut entre 1942 et1945, avec les différences personnelles entre Trujillo et Lescot, essentiellement parce que ce dernier avait limité l'accès de travailleurs haïtiens en République Dominicaine, que "l'anti haïtianisme basé sur des thèses racistes a acquis un caractère officiel".

Pour garantir sa thèse, l'auteur rend compte que, durant les 8 premières années de son régime, le dictateur dominicain n'a pas permis "que l'on critique ni le peuple haïtien, ni ses chefs politiques". Il en est arrivé à s’exprimer publiquement dans ces termes, pour répondre à un geste du dirigeant haïtien, avant leurs différences profondes : "Le président Lescot non seulement est président d’Haïti, mais il est aussi pour moi et pour le peuple dominicain, puisque nous l’estimons tellement, le président de la République Dominicaine", affirme Vega.

Dans ses commentaires, le présentateur de l'œuvre qualifie ces manières d’agir “ d’attitudes contradictoires et aberrantes" lesquelles sont maintenues par "le patronat qui reçoit toujours l'immigration illégale haïtienne" depuis l'État, en même temps qu'il existe une prolongation de l'usage des préjugés semés par le trujillismo ".

Il a exprimé de dures critiques par rapport aux accusations du leader défunt, Joaquin Balaguer, et de manière voilée, envers des dirigeants du Parti de la Libération Dominicaine (PLD) et leurs alliés, contre José Francisco Pena Gómez, décrit pendant la campagne électorale de l'année 1996, comme un danger pour la « dominicanité », en faisant allusion à son ascendance haïtienne.

drapeau dominicain s'est transformé en un "chiffon de préjugés" et l'Hymne National "un bruyant patriotisme et racisme, a dit Tolentino Dipp qui ajouta " Aucune autre chose sinon un racisme anti haïtien ressortait de leurs insinuations »

L'ex chancelier qui est vice-président du Parti Révolutionnaire Dominicain (PRD), a illustré ses critiques, avec une correspondance du leader historique du PLD, le défunt ex président Juan Bosch, datée du mois d'août 1943 à trois de ses compatriotes. Dans cette communication Bosch attire l'attention sur des positions anti haïtiennes.

"Je vous ai entendus vous exprimer, spécialement Emilio et Marrero, presque avec haine envers les Haïtiens et je me suis demandé comment est-ce possible d'aimer le peuple et dédaigner ce qui est étranger, comment est-ce possible d’aimer ses propres enfants , et en même temps haïr les enfants du voisin... Je crois que vous n’avez pas médité sur le droit d'un être humain, qu’il soit Haïtien ou Chinois, de vivre avec ce minimum de bien-être indispensable pour que la vie ne soit pas une charge insupportable...", extrait du livre de Vega

Pour l'ex fonctionnaire, "il n'est pas vrai que nous sommes plus dominicains dans la mesure où nous sommes plus anti-haïtiens Nous serons davantage patriotes et de meilleurs Dominicains quand nous pourrons vaincre les dommages idéologiques laissés dans notre culture par ceux qui sous estiment le respect de l'égalité de tous les êtres humains ".

Les deux intellectuels dominicains sont toutefois d'accord à considérer la présence haïtienne comme un problème. Pour son argumentation, Vega remonte à une conférence de l'année 90, laquelle selon lui est toujours actuelle: "Moi, à tout le moins, je considère que la présence de cette main d'oeuvre ne convient pas à la République ". Il est partisan d'un vaste programme de rapatriements, avec l'aide d'organismes des Nations Unies, "des Haïtiens qui sont illégalement dans mon pays".

Tolentino Dipp, soutient également les rapatriements comme faisant partie d'une politique qui devrait arrêter entre autres, le trafic illégal, et le commerce des militaires, d'aventuriers et de chefs d'entreprise. Ainsi il demande que soit étudié de manière "sérieuse et objective, le problème des enfants d’Haïtiens nés dans notre pays, en évitant des formules circonstancielles et inefficaces".

Il a signalé en ses mots, que sans ces mesures "l'immigration de travailleurs peut, avec les années, aboutir en de graves antagonismes , d'autant plus que la semence de préjugés et de haines irrationnelles existantes, peut faire que des centaines de milliers d’Haïtiens soient des parias ennemis des Dominicains"






Investigations de cas de corruption de la légation diplomatique en République Dominicaine



Frictions entre le gouvernement Préval-Alexis et des députés pour la lutte contre la corruption en Haïti



EDDY BELTRE/ESPACINSULAR

SAINT DOMINGUE. Le 11 août 2007.- L’interpellation, mardi de cette semaine, du chancelier haïtien Jean Renald Clerisme pour la Commission des Affaires Étrangères de la Chambre des Députés de son pays, a révélé l’existence de frictions entre le gouvernement et les législateurs haïtiens, par rapport aux cas de corruption dénoncés durant le dernier régime de transition(2004-2006).

Les députés ont convoqué le fonctionnaire, suite à la publication récente d'un rapport du Sénat de la République et des résultats, il y a environ un an, d'une investigation réalisée par une commission de législateurs, sur l'inaction officielle devant l'accumulation de preuves impliquant de hauts fonctionnaires du gouvernement Alexandre-Latortue dans des actes de corruption.

Deux des dossiers en question, sont liés à la légation diplomatique haïtienne à Saint-Domingue. Des travaux de restructuration de l'ambassade, assignés sans concours à la compagnie dominicaine "Constructions Internationales S.A", pour une valeur d'US$ 282.000 ont permis l'encaissement d'une commission de US$ 128.000.

Le 25 juillet dernier, Andres Lonac président de la compagnie a admis devant une commission investigatrice des autorités monétaires haïtiennes et de Fritz Cineas, ambassadeur accrédité dans le pays, avoir remis personnellement à Harold Bruno, fonctionnaire de la chancellerie, la somme indiquée des commissions.

De façon générale, les réparations et les restructurations à l'ambassade durant la période de transition ont coûté quelques US$551,000, au total. L'ambassadeur Cineas dans des déclarations au journal Le Nouvelliste, estime qu’elles "ne devraient pas avoir coûté plus de US$70,000".

Également, l'acquisition d'une maison surévaluée à Santiago pour loger un consulat, sans avoir obtenu l'autorisation du Secrétariat des Relations Extérieures de la République Dominicaine.

Le chancelier a admis qu’environ US$400.000 ont été payés pour l’immeuble situé sur "le campus Université", face à l'Université PUCAMAIMA. Le haut fonctionnaire n'a toutefois pas spécifié à quel nom le titre de propriété est préparé, étant donné la non-existence officielle du consulat.

Selon le sénateur Evaliere Beauplan, président de la commission des Affaires Étrangères de la Chambre supérieure, le personnel nommé par l'ex chancelier et ex général, Herard Abraham, percevait dans ce consulat des salaires mensuels allant jusqu’à US$ 15.000 sans que jusqu'à présent ce bureau ait été ouvert,

Mme Therese-Armelle Bazile Georges, épouse de l'ex secrétaire d'État des Finances du gouvernement de transition, Lemercier Georges, ancien propriétaire de la construction, toujours selon Beauplan, était la Consule.

Des investigateurs de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) ont questionné «l’achat-éclair» ’ de cette maison, alors que les consulats haïtiens formellement en fonction à Barahona et Dajabón, sont des locaux loués.

De plus, le député du Parti «officialiste» Lespwa, Steven Benoit, un ancien beau-frère du président, a attiré l'attention du Chancelier Clerisme et du Directeur Général de la Chancellerie Nixon Myrthil, sur le manque de suivi donné au cas de la disparition de deux chèques pour un montant de 76 millions de gourdes, (US$1x36G) destinés au paiement de fonctionnaires et d’employés de la Chancellerie, ainsi qu’à des boursiers haïtiens à Cuba.

De même, on a mentionné l'opération bancaire de US$ 1 million et demi de dollars qui a transité par le compte de l'ambassade de Washington, pour une institution financière inconnue des autorités monétaires haïtiennes.

Harold Bruno, ancien administrateur de la Chancellerie, est indiqué comme étant le cerveau d’un mécanisme qu'il opérait à partir de son bureau, pour la déviation de fonds publics, l'encaissement de commissions sur les transactions officielles et les nominations irrégulières dans les missions à l'étranger, retenant un pourcentage des salaires assignés à chaque employé et fonctionnaire.

D'autre part, Benoit qui est aussi membre de la commission de lutte contre la corruption de la Chambre des députés, a mentionné Guy Fanfan, en qualité d’ex Inspecteur Général des Ambassades, qui fut arrêté à deux occasions à l'Aéroport de Miami, portant avec lui, la première fois, US$ 600.000 liquide et la seconde fois US$ 1 million.

Les membres du comité qui ont interpellé Clerisme, ont critiqué la lenteur de l'exécutif à opérer les changements nécessaires dans les missions diplomatiques et consulaires.

Le gouvernement Preval-Alexis, avec plus d’un an dans l'exercice du pouvoir, n'a effectué aucun changement dans le personnel diplomatique de haut rang, des 39 missions diplomatiques et consulaires, en dépit du questionnement des législateurs sur l'irrégularité des nominations. Il n'a pas non plus réintégré ceux qui avaient été retirés pour des motifs politiques.

Le président du Sénat Joseph Lambert dans des déclarations à la presse avant l'audience a insisté sur le fait que "le sénat doit remplir toutes ses prérogatives". Il a invité l'exécutif à soumettre à la ratification du sénat les actuels ambassadeurs et les consuls nommés par les autorités de transition. Particulièrement dans les cas de Washington, Paris et Saint-Domingue.

À ce sujet le Chancelier haïtien, un ancien prêtre catholique, a offert aux députés une réponse légalement correcte, mais politiquement imprudente : "Seulement le Président de la République a le pouvoir de nommer ou de retirer les ambassadeurs et les consuls".

La semaine passée, la Chambre inférieure a interpellé et donné un vote de censure (68 sur 99 députés) au Ministre de la Culture Daniel Elie, pour une affaire pas très claire de maniement de fonds pendant le dernier carnaval haïtien.

Comme c’est la norme, Elie, en dépit de son amitié personnelle avec le président, a renoncé à son poste, tout en annonçant qu’il défendrait son "intégrité et son honneur" devant les tribunaux. De même, plusieurs députés, non convaincus des arguments de Clerisme relatifs aux manigances de fonctionnaires de la Chambre de comptabilité en lien avec les cas de corruption, ont exprimé leur disposition de "congédier" l'actuel chancelier, s'il n'apportait pas des réponses plus convaincantes, que ses promesses lors de la dernière audition.

La lutte contre la corruption est actuellement unie à la bataille contre le trafic de drogues, une des priorités du président Preval. De hauts exécutifs du SOCABANK, y compris le Président de la compagnie de téléphones HAITEL, Franck Cine, impliqués dans la faillite de la dite institution bancaire sont en prison.

Deux membres d'une des familles à la tête d’entreprises les plus puissantes d’Haïti, Fritz et David Brant, (père et fils) ont été arrêtés et portés à la justice pour leur implication dans des fraudes douanières. Il y a une investigation en cours sur le Port Maritime géré par la Famille Mews.

Il existe une perception positive de ces actions en même temps que différents secteurs incluant les législateurs, demandent que la lutte contre la corruption ne soit ni sélective ni politique. Il est évident que l'actuel gouvernement n'a pas voulu donner cours à plusieurs dossiers qui impliquent de hauts fonctionnaires de l’administration passée.

Dans ce contexte ce que les députés réclament semble avoir de la validité. De plus, la situation de frictions qui tend à s'amplifier entre l'exécutif et le pouvoir législatif, doit être maniée intelligemment afin d’éviter une crise entre les pouvoirs de l’État.







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APPUYEZ LA CAMPAGNE MONDIALE D’AMNISTIE INTERNATIONALE POUR LES DROITS DES TRAVAILLEURS HAÏTIENS EN RÉPUBLIQUE DOMINICAINE

Veuillez appuyer la nouvelle campagne d’Amnistie International sur les droits des travailleurs haïtiens en République dominicaine, et de leur descendance. Voici tous les renseignements relatifs à cette campagne :

LA CAMPAGNE

Cette année, la section internationale AI a lancé une campagne concernant les droits des haïtiens et de leurs descendants travaillant en République dominicaine :
· Une petite vidéo résume la situation : http://emedia.amnesty.org/dominicanrep-200307-fra.ram

· Des pages sont dédiées à la campagne :
o http://web.amnesty.org/library/Index/FRAAMR270012007?open&of=FRA-DOM


o http://web.amnesty.org/pages/dom-210307-feature-fra (avec la vidéo)
· Un miroir a été fait sur le site canadien : http://www.amnistie.ca/content/view/10386/389



LES ACTIONS :

1. Une pétition a été mise en ligne sur le site : http://www.amnistie.ca/petitions/haiti.
Le sujet de cette pétition est centrée sur le droit des enfants d'origine haïtienne d'avoir une nationalité qui leur ouvrirait les portes des écoles et leur fermerait celles de l'esclavage. Un résumé de la situation est lisible ici: http://www.amnistie.ca/content/view/10438/254

2. Il est aussi prévu un événement dont la taille dépendra bien sûr des ressources disponibles :
* une expo photos d'un photographe dominicain, Gianni Dal Mas, prêtant ses photos pour AI
(ces photos sont visibles sur le site suivant : http://flickr.com/photos/giannidalmas/sets/72057594137067022/show)
* un autre photographe prête aussi ses photos Céline Anaya-Guatier
(ces photos sont visibles sur le site suivant : http://www.esclavesauparadis.org/)
* il pourrait même y avoir des films "The price of sugar", "Il inferno del zucchero"
La date de cet événement n'est pas encore fixée, sûrement en fin d'année.
Des groupes AI à Ottawa et Toronto seraient aussi intéressés par cet événement.

***Veuillez noter la collaboration d’Amnistie Internationale dans l’événement « Esclaves au paradis » prévu pour septembre prochain (programmation dans les Annonces communautaires)***

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III. Nouvelles internes


DEMANDE DE DONS ET DE BÉNÉVOLES

Nous lançons un appel à tous nos membres et sympathisants afin de recueillir vos dons de toutes sortes, matériels ou financiers. En tant qu’organisme à but non lucratif, nous comptons beaucoup sur votre générosité. Si vous préférez plutôt donner du temps, sachez que le Comité québécois est à la recherche de bénévoles pour des tâches en bureautique ou en soutien général. N’hésitez pas à faire circuler le mot dans votre entourage! Pour faire un don au Comité québécois ou pour obtenir plus d’informations, veuillez communiquer avec nous par téléphone au (514) 523-2434. Pour recevoir un reçu de charité, déductible d’impôt, veuillez SVP libeller votre chèque à l’ordre de Comité haïtien / Paroisse Sacré-Cœur.



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IV. Annonces communautaires:






NOUVELLE OFFRE DE RÉFÉRENCE MAGAZINE





Dans le cadre d’une vaste campagne de promotion en cours, la Direction de Référence Magazine (publication d’informations sociales et culturelles à vocation intercommunautaire basée à Montréal), prend plaisir à vous proposer, gratuitement, un exemplaire de sa plus prochaine parution.

Ce numéro sera accompagné d’une proposition d’abonnement que vous pourrez considérer si le magazine vous plaît.

Si vous êtes intéressé(e) à recevoir ce numéro accompagné de la proposition d’abonnement, veuillez nous faire parvenir, par courrier électronique, à abonnement@referencemagazine.com, vos coordonnées (nom, adresse et numéro de téléphone), afin de nous permettre de vous le faire parvenir.

Au plaisir de vous compter, bientôt, parmi nos lecteurs.

Cordialement,

Pradel Charles
www.referencemagazine.com
514-374-0215

LANCEMENT PROCHAIN DU LIVRE DE KERLINE JOSEPH ‘VERS LA CONSTRUCTION DE LA LIBERTÉ’



Partout dans le monde, les femmes continuent à se battre pour leurs droits. Toutefois, leurs acquis divergent d’un pays à un autre et même, des fois, d’une région à une autre.

En général, nous tendons à croire que ce qui se passe ailleurs est loin de nous concerner. La mondialisation des droits de l’Homme est un incontournable sur notre village planétaire. Nous ne pourrons plus nous permettre de croire ou prétendre qu’une situation qui nuit à la dignité humaine ne nous concerne ou ne nous touche pas directement dû au fait qu’elle se déroule à des milliers de kilomètres. Comme nous avons pu le constater, de par des exemples de guerres, de terrorisme, de virus, de bactéries et récemment dans certains cas qui ont alimenté le générique « d’accommodements raisonnables », ces situations s’exportent et nous rattrapent où que nous soyons et peu importe la forme qu’elles prennent.

Le livre, intitulé « Vers la Construction de la Liberté » rédigé par madame Kerline Joseph, publié par Voix Sans Frontières et dont le lancement aura lieu le 10 septembre 2007 en collaboration avec le Réseau des femmes d’Affaires du Québec et le Bureau de l’éducation en équité sociale et diversité de l’Université de McGill, procède à l’étude de la condition des femmes, tout en prenant un pays d’Afrique en exemple concret, afin de faire une analyse plus précise de leur réalité quotidienne sur ce continent. Trois théories ont été utilisées pour écrire ce livre : le pluralisme juridique, le Critical Legal Studies et la construction sociale.

La théorie de la construction sociale nous aide ici à nous questionner sur les raisons pour lesquelles des femmes, vivant certaines situations discriminatoires, acceptent ce fardeau et vont jusqu’à revendiquer le droit de l’imposer à leurs filles et congénères. Ce sujet vient à point nommé lorsqu’on tient compte de la frénésie que déferle le phénomène d’accommodements raisonnables présentement au Canada et particulièrement au Québec. Quel est alors le lien entre la promotion et la protection des femmes et les accommodements raisonnables? Pour accommoder raisonnablement, il est principalement important de comprendre la réalité des femmes d’ici et d’ailleurs, leurs contextes socio-éducatifs, ce qu’elles ont expérimenté et l’impact de leurs vécus, pour s’assurer le respect de tous leurs droits.

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Prochaine édition de La Machette
La prochaine édition de La Machette sera publiée le vendredi 28 septembre 2007.
Annonces, questions, commentaires, suggestions? N’hésitez pas à communiquer avec nous!
Pour appuyer l’action du Comité québécois, nous vous invitons à naviguer sur notre site Web et vous demandons d'encourager vos amis à en faire autant aux adresses suivantes : www.geocities.com/cqrd; www.multimania.com/cqrdthrd et http://lamachette.blogspot.com/

Équipe de La Machette
Édition : Pérard Joseph;
Éditorial : Gahston Saint-Fleur;
Coordination : Romain Angeles;
Rédaction : Romain Angeles;
Révision et correction : Romain Angeles, Pérard Joseph, Simone Hénault;
Recherche : René Viaud, Mélanie Lippé, Nourredine Salhi, Edwin Paraison, Romain Angeles
Collaboration : Tess Brais-Laflamme, Ilionor Louis, Radio Classique Inter.
Traduction : Simone Hénault.
Conception graphique : Antoine Dang-vu, Dru Oja Jay,Documentation site Internet : Maxime Dallaire, Dru Oja Jay,Blog officiel de La Machette : http://lamachette.blogspot.com/Archives des anciens numéros : www.geocities.com/cqrd



Pour des raisons d’allégement de texte, le masculin a été uniquement utilisé.