vendredi 27 juillet 2007

La Machette - Édition de juillet 2007

Montréal, le 26 juillet 2007,

SOMMAIRE:

I. Éditorial

Jacques Roumain et la nouvelle dimension des relations haïtiano-dominicaines

II. Revue de presse

PRESSE HAÏTIENNE
· Réflexions à l’UEH sur Jacques Roumain et les relations haïtiano-dominicaines (GARR, 17 juillet 2007)
· La République dominicaine a son Ibo Simon (K. Gizolme et A. Lescot, 10 juillet 2007)

PRESSE DOMINICAINE:
· Plusieurs cas d’agression contre des Haïtiens en moins de deux semaines (BOHIO, 5 juillet 2007)
· Une étude sur l’apport de l’immigration haïtienne sur l’économie dominicaine (ESPACINSULAR, 25 juillet 2007)
· Le gouvernement doit répondre aux recommandations de l’Organisation mondiale du travail (ESPACINSULAR, 26 juillet 2007)

Appuyez la campagne mondiale d’Amnistie Internationale pour la défense des droits des travailleurs haïtiens en République dominicaine

III. Nouvelles internes

· Hommage posthume à François-Jacques Roussin
· Demande de dons et de bénévoles

IV. Annonces communautaires

· Une nouvelle offre de Référence Magazine
· Lancement du livre « Le rôle de l’agriculture dans le développement d’Haïti : pourquoi les paysans haïtiens sont-ils si pauvres? », par Cathia Cariotte
· Annonce du lancement prochain du livre de Kerline Joseph « Vers la construction de la liberté »
· Programmation de l’événement « Esclaves au paradis » en septembre
· Katasoho, imprimerie et design
· Idées cadeaux


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I. Jacques Roumain et la nouvelle dimension des relations haïtiano-dominicaines

Par M. Gahston Saint-Fleur

Option pour le grand peuple

Le président ne peut pas être aussi extraordinaire comme l´aurait voulu le peuple, ni non plus aussi banal comme il voudrait.



Par : Gahston Saint-Fleur

Ces jours sont marqués par une grande mouvance dans les relations haitiano-dominicaines. Nombre d´activités organisées à Santo Domingo et ailleurs font état de deux pays qui finalement ont décidé de rompre avec le passé qui les maintenait distants. Ils veulent dépasser les tabous inventés pour dévoiler les vérités historiques cachées aux générations naissantes. C´est le cas du chef de l´exécutif dominicain avec la célébration du centenaire de Jacques Roumain à Santo Domingo les 11 et 12 juillet derniers, la conférence de M. José Serulle Ramia en compagnie de son épouse Jacqueline Boine à l´Université Autonome de Santo Domingo (UASD) où de vieux voiles ont été levé sur la vérité historique des deux peuples. La visite éclaire du président haïtien, Monsieur René Garcia Préval en territoire voisin, laquelle a précédé le rapatriement forcé de plusieurs centaines de ressortissants haïtiens de la côte Nord-Est de la capitale dominicaine. On retournera sur ces trois thèmes plus bas. Un fait qui laisse beaucoup à penser, l´irruption des forces du Drug Enforcement Administration (DEA, EEUU) et du Bureau de Lutte contre le Trafic des Stupéfiants (BLTS, Haïti) à la résidence de M. Guy Philippe, figure principale de la seconde chute d´Aristide. M. Guy nie avoir des implications dans le trafic de la drogue, certes mais il ne devrait pas rejeter l’idée que ses révélations sur le financement de la campagne anti-Aristide pourraient lui coûter cher !

Dans un monde en réseau rien n´échappe à l´interconnexion (Manuel Castells). Ainsi la scène internationale ne pouvait pas se soustraire des événements de l´Île ni non plus celle-ci des événements de la scène internationale. Alors, c´était partie prenante des relations haïtiano-dominicaines dans la projection du documentaire « Enfants du sucre » à Miami ; dans la nouvelle offensive du chancelier dominicain à Londres avec pour objectif de rencontrer les ONGs sensibles à la cause dominico-haïtienne.

C´était aussi le cas des Jeux Panam à Rio de Janeiro et les matchs de la « Copa América » au Venezuela, lesquels ont plongé le Brésil dans un méli-mélo de fête et de deuil ; le scandale du dénoncement de l´esclavage dans la province chinoise de Shanxi qui a sécoué la Chine et fait actualité dans le monde avec pour réaction de la part des autorités de Shanxi, la condamnation à mort de l´un des « colons », monsieur Zhao Yanbing dont l´heur pourraient suivre d´autres âmes damnées du Géant asiatique. Le séisme au Japon le 16 juillet dernier qui a coûté la vie à près d´une douzaine d´êtres humains sans compter les blessés et les sans-abri ; les sensations de panique du 11S vécues encore lors de l´explosion d´une conduite de vapeur à Manhattan à New-York le 18 juillet dernier, faisant un mort sans tenir compte de la psychose de peur générée dans la population, les centaines de victimes iraquiennes, entre autres.

Quelles que soient les circonstances ou « les accidents sociaux » qui la définissent, la vie humaine est un absolu qui doit être reconnu et aimé. Pour ceux qui sont partis, nous autres, amis lecteurs qui restons, partageons un moment de silence pour leur dire « chapeau! »

Revenons à ce qui nous concerne. Les gouvernements haïtien et dominicain ont décidément choisi de faire route ensemble. Et cela mérite d´être applaudi et appuyé par tous et chacun, d´ici et d´ailleurs. Le chef de l´exécutif dominicain, en pleine campagne de réélection, par conséquent en pleine connaissance de cause, a décidé de faire face d´une manière sans précédent aux processus de rapprochement des deux peuples et pour ce, il ne veut rater aucune occasion.

On a célébré le centenaire de Jacques Roumain dans deux des plus importants centres d´idées à Santo Domingo la Fondation Globale Pour la Démocratie et le Développement (FUNGLODE, en initiales en espagnol) et la UASD, en présence des hauts fonctionnaires du gouvernement, des représentants de l´intellectualité dominicaine et un groupe de la même taille en provenance d´ Haïti. Ce geste est un acte de noblesse comme le souligne M. Euclides Gutiérrez – haut fonctionnaire du gouvernement dominicain – dans son article publié dans le journal local « El Nacional », dans lequel il a rendu hommage à Jacques Roumain tout en faisant un état de choses lors des deux jours qu´ont durés les festivités. Mais aussi, par le fait même de la présence des deux chefs d´États lors des célébrations, cela traduit l´expression d´un message explicite aux citoyens des deux peuples. Ils ont dit dans le présent : non à la persistance du passé hostile et distant ; Oui à l´avenir paisible. La décision de vivre en harmonie a été prise.

L´histoire, cet important outil des outranciers pour maintenir éloigner les deux peuples, conserve dans ses coffres des témoignages vifs sur lesquels on peut fonder cette harmonie. Lors de la réception d´une plaque d´honneur de la main de M. Dieudonné Fardin, membre de la délégation haïtienne, mercredi 11 juillet dernier au locale de la FUNGLODE, le président dominicain a mis en exergue l´importance d´Haïti dans le processus de l´abolition de l´esclavage dans le monde moderne. Selon lui, les États-Unis ont obtenu leur indépendance en maintenant ce mode de vie bestial auquel certains hommes sont soumis par leurs semblables, alors qu´en 1804 Haïti a obtenu son indépendance et a aboli simultanément l´esclavage, a martelé le président de la République dominicaine, président de la FUNGLODE et du « Partido de la Liberación Dominicana (PLD), avec l´auteur de ces lignes comme interprète.

D´autre part, l´ambassadeur dominicain à Port-au-Prince, M. Serulle et son épouse Mme Jacqueline Boine, ont mis en relief les différentes formes d´actions solidaires que se sont montrés les deux peuples tout au long de leur histoire, lors d´une conférence à la UASD. Le couple conférencier se plaignent qu´on aie substitué le nom de l´ex président haïtien Fabre Nicholas Géffrard par celui d´Abraham Lincoln à l´une des importantes avenues située au cœur de Santo Domingo. Dans leur projet d´indépendance contre l´Espagne, souligne M. Serulle, les dominicains ont reçu du président Géffrard, l´argent, des armes, des munitions et refuge. Il a aussi insisté sur le cas du jeune poète haïtien, Jacques Viau (1), qui a mortellement versé son sang à la tête d´un bataillon dans la guerre civile dominicaine contre la deuxième occupation américaine de 1965, après la chute du Généralissime Rafaël Leonidas Trujillo Molina.

Le Chancelier dominicain, M. Carlos Morales Troncoso, l´un des hauts fonctionnaires du Central Romana controlé par les Vicini, lors de sa visite à Londres, a tendu une branche de goyavier aux ONGs qui travaillent dans la cause dominico-haïtienne en les invitant à unir les efforts « pour changer les choses ». M. Troncoso veut miser sur le futur ; très bien. Mais cela voudrait-il traduire une modification dans le modus vivendi des travailleurs haïtiens dans le territoire dominicain ? Est-il un espoir pour certains travailleurs des canneraies qui sont maintenant abandonnés après plus d´une trentaine d´années dans les bateys ? Doivent-ils songer par cette mise sur le futur, à une pension, à une assurance médicale pour eux et leur famille, de l´éducation pour les leurs? Reste à répondre à ces interrogations.

D´autre part, pourquoi cette attitude dialogique n´a pas été observée avant avec les pères Pierre Ruquoy et Christopher Hartley ? Pourquoi ces mauvais moments que vient de souffrir Sonia Pierre avec la menace de lui expatrier si ce n´était pas l´intervention de vaillantes dominicaines et de certaines institutions touchées par le cas?

Au contraire, les autorités dominicaines ont préféré d´expulser les deux premiers et rendre la vie impossible à Sonia. On aurait pu travailler avec eux en misant sur l’avenir, ce qui est le véritable leitmotiv des interventions du responsable de la politique extérieur dominicaine. Cette situation pourrait être évitée, ainsi que ses conséquences négatives sur l’image projetées des deux pays, qui ne fait que les maintenir dans le passé et la rancœur. Ceci dit, les ONGs doivent recevoir l´invitation de Monsieur le Chancelier non pas sans prudence.

Souhaitons-nous que ces actes puissent servir pour améliorer la mauvaise image des deux peuples qui partagent l´île. Deux peuples, nous faut-il insister, deux États qui, inspirés d´un « progressisme pragmatique (2) », optent de miser sur leurs intérêts vitaux tout en tenant compte des liens irréversibles qui les unissent. Ici, il ne s´agit pas « d´un oiseau à deux ailes » ou « d´un mariage sans divorce », paroles vidées de sens.

Cependant, nous continuons à insister, comme dans notre dernier article sur la participation du « grand peuple » des deux côtés dans ces activités, si nous voulons obtenir des résultats durables. Les événements qui ont chauffé les relations des deux pays n´ont pas eu lieu dans les quartiers aisés de Santo Domingo ou de Port-au-Prince mais plutôt dans les bidonvilles, à la campagne… Les entrepreneurs haïtiens et dominicains se partagent les marchandises importées ailleurs de l´Île. Hormis la muraille de la langue – qui tombe lentement – les intellectuels des deux côtés s´entendent assez-bien. Les conflits surgissant au cours de l´exercice de leurs stylographes s´arrangent sans faire de véritable dommage. Alors que pour une péniche, pour un malentendu, haïtiens et dominicains se disputent mortellement dans un chantier de construction, devant un Colmado (3), dans un bus de Santo Domingo à Jimaní, de Santiago de los Caballeros à Dajabón ou autres.

Ce processus de rapprochement des deux peuples doit se donner l´objectif de substituer l´image de l´étranger par celui du voisin, en référence aux nationaux de l´un ou de l´autre côté de l´Île. La famille qui habite l´étage supérieur ou la maison d´à côté n´est pas étrangère pour moi mais plutôt ma voisine. Mes circonstances les affectent et par conséquent, sans son acquiescement, « mon projet de paix individuelle » est impossible. À Santo Domingo, surtout les fins de semaine, ne se plaint-t-on pas des propriétaires des Colmados qui troublent le repos paisible des familles vivant aux abords? Et ça c´est le cas de nous autres Haïtiens et Dominicains. Si nous nous plaignons d´un possible désastre écologique, des répercussions en territoire dominicain du système régnant en Haïti, des véhicules volés de l´un ou de l´autre côté pour être démontés et ou vendus de l´autre côté, de certaines épidémies qui ne peuvent pas affecter l´un sans répercuter sur l´autre, tout cela et beaucoup d´autres, c´est parce que Haïtiens et Dominicains, nous ne sommes pas des étrangers les uns pour les autres mais plutôt des voisins. Nonobstant la mondialisation favorise la communication entre deux extrêmes géographiquement éloignés au détriment – parfois – de deux individus physiquement proches, la réalité nous dit que nous ne pouvons pas expulser totalement ces proches – autant indésirables qu´ils puissent être – de nous car ils font partie de notre sphère privée ou de notre Lebenswelt (Jürgen Habermas).

Ainsi nourri dans cette articulation de la sphère publique et la sphère privée, le processus de rapprochement est positif. Cependant, les autorités dominicaines ne montrent aucune intention de modifier certaines lois jugées anti-haïtiennes. Elles n´ont reçu aucune proposition en ce sens non plus de leurs pairs haïtiens. Pire encore, les rapatriements forcés continuent comme si de rien n´était. Ainsi en pleine célébration de Jacques Roumain avec la présence d´une belle délégation haïtienne, à la veille de l´arrivée du président René Préval en territoire dominicain, plusieurs centaines de compatriotes ont été forcément rapatriés aux côtes nord-est de la frontière. Heureusement Jacques ne fait pas partie des morts de nos champs, car eux, oui, ils savent bien se mettre en colère pour se faire comprendre aux vivants! Sous le joug même de la mort, Jacques aurait précisé le type de célébration qui lui fait plaisir.

Par rapport à son pair dominicain, on ne sent pas vraiment l´offensive haïtienne. En Haïti, le gouvernement paraît frapper à l´aveugle. Il est là pour poser son sceau sur ce qui est approuvé. À force d´être coincés historiquement par l´État, les intellectuels haïtiens sont pris d´aboulie. Ils ne disent rien. Pour dire autrement, aucun espace de participation leur est réservé Certes, un problème reste à résoudre: en Haïti, les intellectuels réclament le pouvoir politique de jure. Les politiciens à leur tour, se croient investis d´un pouvoir intellectuel qui leur donne droit d´agir en Maître sans faire trop usage de leur ouïe. Ce qui rend difficile d´entamer des discussions objectives pour une sortie de la crise car tout est jugé en fonction d´une quelconque idéologie groupiste qui précède les intérêts vitaux du pays. Laissons ce terme pour une réflexion à part.

L´aboulie n´affecte pas moins les autorités haïtiennes en fonctions, dans un gouvernement qui ne prétend pas se distinguer des autres si non par de multiples appuis qu´il reçoit d´ici et d´ailleurs. À la UASD, principal centre d’accueil des étudiants haïtiens, dans une salle regorgeant de jeunes étudiants, le président haïtien ne leur a pas adressé un mot. Puisqu´on lui a reproché son intervention en déphasage lors de son avant dernière visite, il a opté maintenant pour le silence. La situation se répète dans des circonstances différentes à Port-au-Prince. Son Excellence est de ces serviteurs qui ne veulent ni offenser le Diable ni le bon Dieu. En paraphrasant Woodrow Wilson et Richard Neustadt, le président haïtien ne peut pas être aussi extraordinaire comme le peuple l´aurait souhaité ni non plus il aimerait. Souhaitons une réorientation des faits ! Le peuple doit être patient avec ses élus.

Peu importe que la République Dominicaine soit un État tarifaucratique, il y a des lois quand même ; en Haïti il n´y a pas de lois. Dans un cas pareil, les résultats peuvent être minés en faisant incliner la balance d´un côté au détriment de l´autre. Inclinaison dangereuse, et par contre, la moindre à souhaiter car elle serait capable de convertir ce noble processus de « rapprochement de l´intérieur » en « conquête de l´intérieur ». Il n´est inconnu pour personne les différentes formes de dépendance d´Haïti à son voisin dominicain. Après une conquête culturelle, la conquête politique, la dernière dans cet ordre d´idée, ne serait pas difficile. Les outranciers dominicains ont de bonnes raisons pour se taire.

En effet, miser sur le futur, pour reprendre les mots de M. Carlos Morales Troncoso, c´est miser sur les jeunes des deux côtés, c´est miser sur les enfants. Misons aussi sur un aller-mieux en Haïti qui permettrait que le processus de rapprochement arrivent à ses fins. Les relations entre les deux pays seront plus solides et l´harmonie, plus durable. En honneur à Jacques, unissons les efforts car le bien-être de l´un est lié à celui de l´autre.

Envoyez vos commentaires à l’auteur par E-mail

ayiti1@yahoo.com


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(1) Fils de Mr. Alfred Viau, ancien professeur de français dans plusieurs établissements dominicains. Nombre des anciens compagnons d´armes dominicains de Jacques sont encore vivants, ils le nomment avec fierté dans leur témoignage. L´auteur de ces lignes est heureux d´être le co-auteur d´une prochaine publication de son recueil de poésies en espagnol.
(2) Nous devons cette expresion à notre vieil ami, Claude Roumain, lors d´une visite chez-lui à Port-au-Prince. Pour Claude, ancien Sécrétaire d´État à la Jeunesse et aux Sports en Haïti, actuel numéro deux de l´Alliance, le Progréssisme pragmatique est la recherche constante du bien-être du plus grand nombre. Dans cette recherche, selon Claude, il n´y a pas d´à priori, il s´agit de faire chemin par ses propres pas.
(3) Selon le Diccionario Encarta, le Diccionario de la Real Academia Española et le Gran Diccionario Everest de la Lengua Española, Lieu de vente des produits alimentaires. Les deux derniers se différencient du premier en mettant accent sur l´espécialité de ces établissements dans la vente des fruits de mer coméstibles. Ce pendant en République Dominicaine, ces établissements en grande majorité se distinguent pour la vente des boissons alcoholisées sans se soustraire des produits coméstibles. De là l´augmentatif typiquement dominicain « ón ». Le Colmadón c´est un établissement commercial, lieu de rencontre et de partage en compagnie de boissons alcoholisées et de la musique dansante.

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II. Revue de presse

PRESSE HAÏTIENNE:


Réflexions à l’UEH sur Jacques Roumain et les relations haïtiano-dominicaines

mardi 17 juillet 2007


Dans le cadre des activités commémoratives du centenaire de l’écrivain haïtien Jacques Roumain, l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) a organisé, le 14 juillet 2007, un panel autour des relations haïtiano-dominicaines, objet de préoccupations, déjà en 1937, chez l’auteur du célèbre roman paysan, Gouverneurs de la Rosée.

Ce panel tenu à l’auditorium de l’Institut National d’Administration, de Gestion et des Hautes Etudes Internationales (INAGHEI), a réuni le doyen de la Faculté d’Ethnologie, Yves Dorestal, l’ex-ambassadeur d’Haïti en République Dominicaine, Guy Alexandre, et la coordonnatrice du Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR), Colette Lespinasse qui, avant son exposé, a invité l’assistance à observer une minute de recueillement, en mémoire d’un autre poète, Jacques Roche, assassiné le 14 juillet 2005.

D’entrée de jeu, le doyen de la Faculté d’Ethnologie a campé le personnage de Roumain : un théoricien marxiste original, un internationaliste qui prônait un mouvement socialiste mondial. Pénétré de cette vision, il a développé des relations avec les partis communistes de la région et encouragé une alliance des masses opprimées en vue de combattre tous les fascismes locaux. Roumain était également sensible à l’idée du projet de création sur des bases socialistes, d’une Union des Grandes Antilles incluant entre autres, Haïti, la République Dominicaine et Cuba.

Selon le professeur Dorestal, Jacques Roumain nous a offert « une leçon de vigilance théorique et politique », car, tout en dénonçant le massacre de 1937, il avait évité le piège de l’anti-dominicanisme.

A travers un article titré "La tragédie haïtienne" publié, en novembre 1937, dans la revue française "Regards", l’écrivain avait accusé Rafael Leonidas Trujillo d’avoir commis un génocide, ce qui lui a valu des poursuites judiciaires et même une condamnation pour outrages à un chef d’Etat étranger. Mais l’auteur avait critiqué également l’attitude complice du président haïtien d’alors, Sténio Vincent. De l’avis de Roumain, les peuples haïtien et dominicain sont deux grandes victimes de la surexploitation et de l’oppression des classes dominantes des deux pays.

« La question haïtiano-dominicaine est trop sérieuse pour être laissée aux deux gouvernements » prévient le professeur Dorestal qui invite plutôt à déconstruire l’anti-haïtianisme et éviter la voie dangereuse de l’anti-dominicanisme. En ce sens, il estime que Roumain a innové en théorisant sur le concept de racisme périphérique pour expliquer l’anti-haitianisme qu’on retrouve en République Dominicaine..

S’appuyant sur la vision de Roumain, l’ambassadeur Guy Alexandre s’est évertué à identifier différents moments de manifestations de cet anti-haïtianisme qui empoisonne jusqu’à date les rapports entre les deux peuples et dont s’accommodent les deux oligarchies de l’île. Il cite entre autres la période de création de l’Etat dominicain en rupture avec l’Etat haïtien, celle de Trujillo qui a mis en place un anti-haitianisme d’Etat et la période actuelle, caractérisée par une remontée du nationalisme anti-haitien dont les événements de Hatillo Palma (2005) sont une tragique illustration.

Malgré le poids réel des stéréotypes et préjugés, il y a, tout de même, un ensemble de témoignages qui attestent que« le peuple dominicain, dans sa grande majorité, n’a pas fonctionné nécessairement selon des comportements anti-haïtiens », assure Guy Alexandre.

De son côté, la coordonnatrice du GARR, Colette Lespinasse, invitée à se prononcer sur la réalité et les perspectives de la migration haïtienne en République Dominicaine, a proposé un parallèle entre le contexte actuel de cette migration et celui qui a prévalu à l’époque de Roumain.

« La présence actuelle de milliers de travailleurs haïtiens en territoire dominicain n’est pas le fruit d’un hasard, mais le résultat d’une politique économique enclenchée dans un contexte géo-politique très particulier, caractérisé par l’occupation de plusieurs pays de la région en vue de l’expansion du capitalisme. A cette fin, les Américains avaient décidé d’occuper simultanément les deux pays (1915 pour Haïti et 1916 pour la RD) et d’intensifier sur l’île la production sucrière en installant les usines du côté dominicain et en puisant la main d’œuvre en Haïti ». Ce qui a ouvert la voie à des flux migratoires vers la République Dominicaine qui persistent encore de nos jours, déplore la coordonnatrice du GARR.

Comme à l’époque de Jacques Roumain, l’Haïti d’aujourd’hui connaît une occupation étrangère, les migrants haïtiens sont trafiqués vers divers secteurs de l’économie dominicaine et on insiste sur le retour en force de la culture de la canne en vue de la fabrication de l’éthanol, comme bio-carburant, a fait remarquer Lespinasse.

Une autre similitude relevée fut la poursuite judiciaire contre Roumain qui avait dénoncé le massacre de plus de 10,000 haïtiens, orchestré en 1937 par le dictateur Rafael Leonidas Trujillo. En 2007, souligne Colette Lespinasse, des représentants du gouvernement et du Parlement dominicains, à travers notes officielles et résolutions, accusent de diffamation les auteurs d’une exposition en France de photos et de documentaires décrivant la réalité inhumaine des coupeurs de canne haïtiens dans les bateys sucriers et ont annoncé des poursuites judiciaires à leur encontre.

La coordonnatrice du GARR s’est interrogée au passage sur le sens de la récente "célébration" du centenaire de Jacques Roumain en République Dominicaine" sous l’égide des présidents René Préval et Léonel Fernandez. Dans quel esprit s’est donc effectuée cette célébration se demande-t-elle, ajoutant que, tout comme à l’époque de Jacques Roumain, les dirigeants haïtiens et dominicains ont toujours conclu des alliances dans le sens de leurs intérêts, et rarement au bénéfice des deux populations.

En guise de conclusion elle a souligné la nécessité pour les populations des deux pays, dans leurs composantes marginalisées et surexploitées, de construire une autre alliance en vue de l’émergence de meilleurs rapports sur l’île ». (Fin de texte GARR-17/7/07).




La République dominicaine a son Ibo Simon* et ce qui va avec...

Écrit par K. Gizolme - A. Lescot 10-07-2007


Sur la chaîne de télé Canal 5 à Santo Domingo, l’animatrice Consuelo Pradel insulte en direct les Haïtiens qui travaillent et vivent en République dominicaine. Qui ne dit mot consent...

L’anti-haïtianisme se cultive depuis le XXème siècle. Pourtant, des organisations locales et internationales dénoncent les mauvais traitements dont sont victimes les Haïtiens depuis des années. Face à un événement qui s’est tenu à Paris en juin « Esclaves au Paradis » (exposition, projections de documentaires et colloque), le ministre des Affaires étrangères, Carlos Morales Troncoso, par ailleurs longtemps actionnaire des consortiums sucriers locaux, exige un droit de réponse dans les média français (Libération du 04/07/07, Le Figaro ou VSD) dénonçant une « campagne de haine, dont les bénéfices n’iront certainement pas aux immigrés haïtiens ». Allégations et double langage qui pourraient être inquiétants lorsque l’on mesure l’anti-haïtianisme utilisé dans les plus hautes sphères de l’Etat.

Le plus sinistre et sanglant exemple remonte à exactement 70 ans quand près de 15. 000 Haïtiens ont été massacrés à l’arme blanche pour « préserver la race dominicaine ». Plus récemment, ce 1er juillet 2007 et en mai 2005, des incidents ont dégénéré en lynchages meurtriers sans que les autorités ne lèvent le petit doigt. Sauf pour expulser des blessés, contrairement aux accords signés avec Haïti pour cesser ces pratiques arbitraires... La République dominicaine soucieuse de son image a signé plusieurs traités de droits humains et ne les a jamais respectés (voir le rapport d’Amnesty International). Aujourd’hui, elle s’indigne lorsque la situation des travailleurs haïtiens est assimilée à de l’esclavage contemporain. « Ils sont libres », écrit M. Troncoso dans Libération. Sans papier d’identité, quelle liberté ont-ils de circuler, d’aller dans un hôpital, d’envoyer leurs enfants à l’école ? Amnesty International rappelle qu’un Haïtien même en règle n’a aucune chance de ne pas être arrêté par un agent de l’immigration.

« Ils sont rémunérés ». Dans les bateyes, les « braceros » sont payés à la tonne de canne coupée et la balance ne fonctionne pas toujours équitablement. Les pesos gagnés sont dépensés dans les boutiques aux prix bien plus élevés que dans les villes proches où ils ne peuvent aller (transports trop chers et risques d’arrestation). Dans la construction, plusieurs rapportent que le jour de la paye au lieu de voir leur patron, ils se retrouvent nez à nez avec les agents de l’immigration chargés de les expulser. Evidemment sans paie. Il existe un salaire minimum en République dominicaine mais pas pour les Haïtiens.
« Ils travaillent de leur plein gré ». Prisonniers de ce système, que peuvent-ils faire d’autre ?

La documentariste Amy Serrano qui a projeté le 28 juin 2007 « The Sugar Babies » sur le campus universitaire de l’Université Internationale de Floride résume après 26 mois d’enquête sur place : « Les Haïtiens n’arrivent pas sur place avec des chaînes au pied, ni contre leur volonté mais comme objet d’un trafic humain qui les maintient sans papier et sans possibilité d’améliorer leur vie. Ceci est de l’esclavage. »


On peut comprendre l’irritation des autorités dominicaines et des propriétaires de plantations (les familles Vicini, Fanjul et Campoyo) puisqu’est en jeu leur image à l’international. Quatre millions de touristes se pressent sur l'île selon les estimations de 2006. Les Américains (qui importent aussi le sucre dominicain) représentent 28 % des clients suivis par les Canadiens et les Français. Tous les moyens sont bons pour mener une contre campagne. Ecrire aux journaux dénonçant des « ennemis » de la République dominicaine (sans les identifier), faire croire qu’il s’agit d’actions contre les Dominicains et l’image du pays (alors que ne sont visées directement que les familles richissimes qui profitent de ce système et l’attitude des politiques) réaliser des documents vidéo à distribuer, identifier les ONG « amies et alliées », inviter des communicants ou des journalistes triés sur le volet et même en payer certains pour contredire les documentaires. Ce fut le cas du film d’Amy Serrano « The Sugar Babies » projeté à Miami (voir l'article sur dominicanoshoy.com ). Des enveloppes allant de 300 à 2000 dollars ont été remises aux journalistes « amis ».


Le gouvernement dominicain et les sucreries investissent donc dans une stratégie de communication au lieu de changer un système qui fonctionne si bien depuis près d’un siècle au profit de tous les intermédiaires (y compris haïtiens) sauf des travailleurs (y compris dominicains). Les seules modifications faites portent sur la construction rapide de logements corrects, ce qui ne règle en aucun cas la question essentielle de l’exploitation et de leur non reconnaissance des Haïtiens au mépris des lois internationales.

Ce 11 juillet 2007, René Préval est invité en République dominicaine pour célébrer le centenaire de l’écrivain Jacques Roumain. Cette rencontre sera-t-elle aussi utilisée pour montrer des relations cordiales entre les deux pays ? Certes il est temps de dépassionner le débat. Dépassionner ne veut pas dire étouffer.

Karole Gizolme et Anne Lescot

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* Ibo Simon est animateur de télé en Guadeloupe. Il a été poursuivi en justice pour ses propos haineux proférés en direct pendant plusieurs années à l’encontre des ressortissants haïtiens et dominicais vivants en Guadeloupe. Il a même invité ses téléspectateurs à aller démolir la maison d’une famille dominicaise, acte retransmis en direct sur sa télé de l’époque Canal 10.


PRESSE DOMINICAINE:

Plusieurs cas d’agression contre des Haïtiens/Haïtiennes en moins de deux semaines

Note de presse, 5 juillet 2007



En l’espace de deux semaines, une série d’attaques ont été perpétrées contre des Haïtiens/Haïtiennes vivant en République Dominicaine et dans l’aire frontalière, laissant présager une recrudescence des attaques contre cette population, comme ce fut le cas en 2005 après Hatillo Palma.

Le 27 juin 2007, la presse dominicaine a rapporté qu’à Santiago, une bande de délinquants opérant à bord d’un camion se sont attaqués à plusieurs étudiantes qui fréquentent des centres universitaires de cette ville et les ont violées. Selon le journal en ligne, El Nuevo Diario, ces délinquants ont pris l’habitude d’aller frapper aux appartements occupés par des étudiants-es haïtien(ne)s. Une fois la porte ouverte, ils menacent les occupants-es avec leurs armes, leur passent des baillons, et emportent biens et argent. ( El Nuevo Diario, 27 juin 2007).

Deux étudiantes haïtiennes victimes d’un viol dans la semaine du 25 juin 2007, ont abandonné, traumatisées, les cours de médecine qu’elles suivaient à l’Université de Santiago et ont regagné précipitamment Haïti, a encore indiqué le quotidien dominicain.

Le 30 juin 2007, le corps décapité d’un homme identifié comme Haïtien, a été retrouvé à Los Brujos, sur la route de la Merced, non loin de Pedernales. La victime connue sous le nom de André, serait originaire de la zone de Jacmel. Il avait été porté disparu depuis le 26 juin.

Le 1er juillet 2007, des inconnus ont incendié des maisonnettes occupées par une vingtaine d’Haïtiens-Haïtiennes dans la localité de Hatillo Palma, province de Montecristi, au Nord de la République Dominicaine. L’incendie criminel a jeté dans la rue ces familles qui ont pratiquement tout perdu dans les flammes. Aucune arrestation n’a été effectuée après le drame. ( EFE, 2/7/07).

Le 3 juillet 2007, un Dominicain, à la recherche d’une motocyclette volée, à la frontière du Sud-Est (Anse-à-payaso/Pedernales) s’en est pris à un Haïtien rencontré sur son passage qui conduisait une moto, et l’a blessé à l’arme blanche. Cette agression serait à l’origine de violentes altercations entre 2 groupes d’Haïtiens et de Dominicains et aurait dégénéré sans l’intervention conjuguée de divers secteurs dont des membres haïtiens et dominicains des Comités des droits humains du Réseau Binational Jeannot Éxito et des autorités locales.

Soulignons que tous ces actes se produisent sur le fond de rapatriements quotidiens qui se poursuivent en différents points officiels et non-officiels de la frontière. Au cours du mois de juin 2007, seulement pour le poste frontalier de Belladère (département du Centre), plus d’un millier de personnes ont été rapatriées.

Le GARR signale l’urgence d’une prise en charge par les autorités haïtiennes pour une gestion effective de la frontière et interpelle les dirigeants des deux pays sur ces différents cas de
violations annonciateurs de nuages sombres sur les relations haïtiano-dominicaines.

Lisane André Responsable Section Communication et Plaidoyer





Étude réalisée par episa pour le centre culturel dominico-Haïtien (CCDH) :
Contributions de l’Immigrant Haïtien à l’économie de la République Dominicaine



Espacinsular

SAINT DOMINGUE. 25 JUILLET 2007.- Le «Espacio de Comunicación Insular» présente la dernière des études réalisées par des investigateurs sur la contribution des immigrants haïtiens à l’économie de la République Dominicaine. Cette étude fut réalisée par EPISA pour le Centre Culturel Dominico-Haïtien (CCDH).



Quelques considérations de l’investigation et ensuite tout le texte peut être déchargé (en espagnol).



OBJECTIF



Déterminer la contribution de l’immigration haïtienne à l’économie de la République Dominicaine.



MÉTHODOLOGIE



Le travail d’investigation est orienté de façon à couvrir les principaux sous-secteurs où les immigrants haïtiens réalisent leurs activités de travail. Dans ce sens, l’étude est divisée en deux parties :



Contributions de l’Immigrant Haïtien dans le Secteur Formel de l’Économie Dominicaine.



Contributions de l’Immigrant Haïtien dans le Secteur Informel de l’Économie Dominicaine.



Provinces où les données de l’étude furent relevées : Santo Domingo, Santiago, La Vega, San Pedro de Macorís, La Altagracia, Barahona, San Juan de la Maguana, Puerto Plata, et les marchés binationaux de Dajabón, Elías Piña, Jimaní et Pedernales.



La méthodologie utilisée a compris des études de champs de sources primaires (enquêtes et entrevues) et des sources secondaires; ces dernières sont basées sur des informations retrouvées dans d’autres études et dans la littérature se référant au thème.

LISEZ LE TEXTE COMPLET (en espagnol seulement)
http://www.espacinsular.org/spip.php?article3882




Des dirigeants syndicaux furent congédiés :
Le gouvernement doit répondre aux recommandations de l’Organisation Internationale du Travail



Services espacinsular

SAINT DOMINGUE. 27 JUILLET 2007.- Après qu’un an se soit écoulé, et suite à la plainte de l'Association des Employés de l’Assurance Médicale pour les Professeurs - ASOESEMMA-, l'Organisation Internationale du Travail (O.I.T.), a ouvert le dossier numéro 2483 à son siège social en Genève, Suisse. Après la réunion 298 effectuée durant le mois de mars 2007 par son Comité de Liberté Syndicale dont les conclusions et recommandations furent approuvées par le Conseil d’Administration de la OIT, madame Karen Curtis, Directrice Adjointe du Département des Normes Internationales du Travail et responsable de la Liberté Syndicale de cet important organisme international, a remis au Gouvernement Dominicain le rapport correspondant à ce cas, par une lettre adressée au Secrétaire d’État des Relations Extérieures avec une copie au Secrétaire d’État du Travail et à l’Association des Employés de l’Assurance Médicale pour les Professeurs (ASOESEMMA), copie adressée à son secrétaire général, Lic. César Antonio Familia, qui travaille aussi comme professeur à la UASD depuis 1985.




Dans ce rapport très intéressant comprenant quatre (4) pages et identifié par le numéro 344, il est exprimé que, vu que le gouvernement même a recommandé la réinsertion des dirigeants syndicaux congédiés, la OIT demande au Gouvernement Dominicain de continuer à promouvoir la réinsertion des dirigeants syndicaux Messieurs Familia et Novas dans l’Assurance Médicale pour Professeurs (SEMMA).




Elle a aussi «demandé au gouvernement de la maintenir informée sur toute mesure adoptée sur le sujet».




Dans ce sens et en lien avec les actes d’ingérence du SEMMA dans les activités de la ASOESEMMA et avec la violation des ententes 87 et 98 de la OIT, relatif à la violation de la liberté syndicale la OIT exige que le Gouvernement, advenant que l’autorité judiciaire ne s’occupait pat de ces questions, prenne des mesures pour que soit réalisée sans plus tarder une investigation sur le sujet, et advenant que soit constatée la véracité des discussions, que des mesures soient prises pour que cessent immédiatement les actes d’ingérence et que soit remis à la ASOESEMMA le montant des cotisations retenues dans l’échéance indiquée par la ASOESEMMA.




Avec ces conclusions et recommandations de la OIT, SONT ANNULÉES les accusations envoyées par le gouvernement Dominicain à la OIT dans des communiqués en date du 10/10/2006 et 19/02/2007, comme quoi les annulations des dirigeants syndicaux César Familia et Radel Novas sont des annulations normales approuvées par le conseil de direction et obéissant au manque de discipline de la part de ces dirigeants.



Nous rappelons que l’annulation des Lic. César Familia et Radel Novas, secrétaire général et des Finances de ASOESEMMA, s’est réalisée suite au fait que la directive de ASOESEMMA vivait une dure bataille éminemment syndicale pour :



a) Que soit mise en pratique dans l’Assurance Médicale pour les Professeurs (SEMMA) l’augmentation salariale du 30% disposé par M. le Président de la République, Dr. Leonel Fernández Reyna, pour tous les employés au service de l’administration publique, à partir de janvier 2005, lequel ne fut jamais exécuté par les autorités qui dirigent le SEMMA.



b) Stabilité pour les compagnons employés dans leur poste de travail, en autant qu’ils ne soient pas impliqués dans des actions d’immoralité et d’incapacité dûment prouvées, tel que le souligne le décret qui normalise le SEMMA, contenu dans la loi de l’éducation 66-97



c) La cessation de l’accumulation dans la liste d’employés qui continue de se faire pour satisfaire des fins étrangères à celles de l’institution;



d) La cessation du maniement superficiel des ressources dont dispose le SEMMA, pour satisfaire des aspirations de groupe, dans des moments où le professorat national requiert d'une plus grande couverture et une optimisation de la qualité des services médicaux qui favorisent les soins de santé et facilitent l'exercice de son travail d’enseignant.



e) Que soient mis en pratique les règlements du SEMMA permettant la promotion de compagnons employés, suite à un appel à un concours interne transparent, à chaque fois qu’il y a des postes vacants.



f) La cessation des annulations d'employés, de l’usage de dossiers à des dirigeants de l'ASOESEMMA pour donner suite à l’annulation;



g) Une reconsidération du transfert et dégradation de dirigeants, comme le compagnon Radel Novas, secrétaire des Finances de l'ASOESEMMA;



h) La cessation de la violation de la liberté syndicale et la liberté de réunion consignées dans les conventions 87 et 98 de l'OIT et dans l'article 8 de la constitution dominicaine;



i)Etc., Etc.



Avec ces conclusions et recommandations de la OIT, le fond de notre plainte est justifié c’est-à-dire que les annulations des dirigeants Cesar Familia et Radel Novas sont le produit des demandes syndicales qu’ils ont faites et sont illégales parce qu’elles violentent l’article 14 du règlement No. 543-86 et le décret 2745 qui crée et régularise le SEMMA et qui sont intégrés dans l’article 162, au paragraphe III de la loi d’éducation 66-97, qui dit textuellement « Considérant que l’Assurance Médicale pour les Professeurs (SEMMA), est une institution inscrite au Secrétariat de l’État d’Éducation, les Beaux Arts et Cultes, à chacun des membres du service il lui est assurée la stabilité et ne pourra pas être renvoyé si ce n’est pour incompétence ou immoralité dûment prouvée». «Il est impossible de terminer le contrat d’aucun des fonctionnaires engagés si l’on n’a pas de preuve qu’il a commis des fautes graves dans ses fonctions».



De plus avec ses recommandations, la OIT comprend que le gouvernement tente de dévaloriser la nature syndicale du conflit, encadrer celui-ci dans une aire de compétence légale selon ses caprices et fuir l’accomplissement des ententes 87 et 98 duquel le pays est signataire et pour lesquels il doit répondre.



Jusqu’à maintenant, ces recommandations de la OIT ont semblé ne pas être entendues par le gouvernement dominicain, ce qui a provoqué que cette entité internationale lui remette un communiqué en date du 20 juin 2007, et dans lequel elle demande au gouvernement dominicain qu’il remette ses observations de façon urgence sur la non réalisation que lui-même a faite aux recommandations établies dans son rapport numéro 344.



Il est évident que prétendre d’ignorer cette réalité implique que des instances comme la Commission Interaméricaine des Droits Humains et d’autres organismes internationaux puissent prendre part de façon militante dans ce cas. De plus, ne pas leur porter attention entraîne des implications majeures pour le pays, puisque ça contredit le chapitre dix-sept consigné aux situations de travail de l’entente récemment signée de commerce libre entre la R.D. et les États Unis de l’Amérique du Nord.



De façon spécifique, l’article 16.1 de cette entente sous-titré »Déclaration des Engagements Partagés» exprime textuellement au numéral 1, « Les parties réaffirment leurs obligations comme membres de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et leurs engagements assumés en vertu de la Déclaration de la OIT relativement aux principes et Droits Fondamentaux dans le Traité et sa continuité(1998) (Déclaration de la OIT). Chaque partie s’efforcera d’assurer que tels principes de travail et les droits de travail reconnus internationalement établis dans l’Article 16.8 soient reconnus et protégés par sa législation.»
Puisque que des fonctionnaires comme la Lic. Alejandrina German, présidente du Conseil des Directeurs du SEMMA, le Lic. Ramón Fadul, Secrétaire d’État du Travail, le Lic. Carlos Morales Troncoso, Secrétaire d’État des Relations Extérieures et le Dr. Glauco Epiménides González, Directeur Général du SEMMA, se sont montrés indifférents à résoudre un conflit qui comme celui-ci génère des implications morales internationales chaque fois plus grandes pour le gouvernement dominicain, nous réitérons notre appel à monsieur le président de la République Dr. Leonel Fernández Reyna, dans sa condition de chef de l’administration publique, pour que ce conflit soit résolu de façon satisfaisante, en mettant en pratique les suggestions sans équivoques faites par la OIT à son gouvernement dans le rapport 344.



En même temps, nous faisons appel à la confédération Nationale de l’Unité Syndicale (CNUS), organisation dont la ASOESEMMA est signataire, pour qu’elle intervienne activement afin que le gouvernement mette en pratique les recommandations de la OIT.



Nous faisons ce même appel à l’Association Dominicaine de Professeurs (ADP) dans sa double condition de Copropriétaire du SEMMA (article 3 du règlement NO. 543-86 cité antérieurement) et de Syndicat agglutiné dans le magistère national, pour que telle que fut son histoire de lutte, elle abandonne le silence devant ce cas et s’ajoute à la défense de la Liberté Syndicale établie par la OIT et qui est violée dans le SEMMA.



Pour la Direction,



César Antonio Familia, Secretario general de ASOESEMMA

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APPUYEZ LA CAMPAGNE MONDIALE D’AMNISTIE INTERNATIONALE POUR LES DROITS DES TRAVAILLEURS HAÏTIENS EN RÉPUBLIQUE DOMINICAINE

Veuillez appuyer la nouvelle campagne d’Amnistie International sur les droits des travailleurs haïtiens en République dominicaine, et de leur descendance. Voici tous les renseignements relatifs à cette campagne :

LA CAMPAGNE

Cette année, la section internationale AI a lancé une campagne concernant les droits des haïtiens et de leurs descendants travaillant en République dominicaine :
· Une petite vidéo résume la situation : http://emedia.amnesty.org/dominicanrep-200307-fra.ram


· Des pages sont dédiées à la campagne :
o http://web.amnesty.org/library/Index/FRAAMR270012007?open&of=FRA-DOM


o http://web.amnesty.org/pages/dom-210307-feature-fra (avec la vidéo)
· Un miroir a été fait sur le site canadien : http://www.amnistie.ca/content/view/10386/389



LES ACTIONS :

1. Une pétition a été mise en ligne sur le site : http://www.amnistie.ca/petitions/haiti.
Le sujet de cette pétition est centrée sur le droit des enfants d'origine haïtienne d'avoir une nationalité qui leur ouvrirait les portes des écoles et leur fermerait celles de l'esclavage. Un résumé de la situation est lisible ici: http://www.amnistie.ca/content/view/10438/254

2. Il est aussi prévu un événement dont la taille dépendra bien sûr des ressources disponibles :
* une expo photos d'un photographe dominicain, Gianni Dal Mas, prêtant ses photos pour AI
(ces photos sont visibles sur le site suivant : http://flickr.com/photos/giannidalmas/sets/72057594137067022/show)
* un autre photographe prête aussi ses photos Céline Anaya-Guatier
(ces photos sont visibles sur le site suivant : http://www.esclavesauparadis.org/)
* il pourrait même y avoir des films "The price of sugar", "Il inferno del zucchero"
La date de cet événement n'est pas encore fixée, sûrement en fin d'année.
Des groupes AI à Ottawa et Toronto seraient aussi intéressés par cet événement.

***Veuillez noter la collaboration d’Amnistie Internationale dans l’événement « Esclaves au paradis » prévu pour septembre prochain (programmation dans les Annonces communautaires)***

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III. Nouvelles internes

HOMMAGE POSTHUME À FRANÇOIS-JACQUES ROUSSIN

Par Ilionor LOUIS

Il y a trois ans, un des valeureux travailleurs bénévoles canadiens, Francois-Jacques Roussin, un jeune âgé de 18 ans, a payé le prix de sa vie dans le batey à l’appellation triste et lugubre « Batey Mata los indios » en République dominicaine. Selon une correspondance de ses parents, il a été, « écrasé sous les débris de béton suite à l’effondrement d’une petite école, il mourut en chemin vers l’hôpital dans les bras d’un Dominico-haïtien du batey ». Nous remercions monsieur Jacques Roussin et Madame Nicole St-Amant Roussin de nous avoir écrit pour nous rappeler que le Comité québécois, particulièrement notre édition électronique « La machette », aurait passé sous silence ce grave accident qui a coûté la vie à leur fils bien-aimé. Nous voulons en profiter pour leur renouveler en même temps, ne serait-ce que tardivement, toutes nos condoléances. Nous partageons votre peine et vous félicitons pour votre courage et votre bon sens dans la compréhension de la tâche combien noble à laquelle votre fils avait consacré sa vie. Le Comité québécois n’a pas passé sous silence cet accident, du moins nous avons dû probablement oublier de le mentionner ou de consacrer une page même à ce malheur, puisque l’année 2004 a été une des années record en ce qui concerne les arrestations et déportations illégales des travailleurs haïtiens en République dominicaine. Il nous arrive souvent de ne pas pouvoir rendre compte de toutes les atrocités et même des meurtres dont sont victimes ces travailleurs là-bas. Le temps est venu pour nous aujourd’hui de rendre cet hommage à votre fils et d’encourager d’autres jeunes à investir leurs talents dans la noble tâche d’éducation et de formation des enfants haïtiens en situation d’esclavage dans les plantations de canne en République dominicaine.

Francois-Jacques Roussin était tout simplement un jeune extraordinaire. Un homme ou une femme extraordinaire, ce ne sont pas seulement ceux-là qui arrivent au pouvoir et qui accomplissent des actions extraordinaires, qui dominent la sphère de l’opinion publique et à qui on donne gloire et louanges comme s’ils étaient des dieux. Un homme ou une femme extraordinaire, ce ne sont pas seulement ces superstars des médias et du show-business qui retiennent l’attention de tout le monde et qui se font honorer par des actions en faveur des pauvres ou des populations en proie à la guerre. Ces êtres extraordinaires viennent d’en haut, et les médias nous les imposent en tant que tels. Ce sont les gens de la « haute société », des gens de « classe » qui accèdent sans difficulté à la sphère de l’opinion publique et qui ont été d’une manière ou d’une autre immortalisés par leurs actions. Mais en bas, on trouve aussi des hommes et des femmes extraordinaires qui acceptent volontiers d’abandonner luxe et confort, de renoncer à des privilèges de classe et de se ranger à côté des opprimés pour les accompagner dans leurs luttes pour le changement de leurs conditions de vie. On trouve également ces braves qui émergent de l’oppression et de la misère des couches défavorisées et qui consacrent toute leur vie au combat pour le changement ou l’amélioration des contions de vie. Ce sont des hommes et des femmes indispensables. Ils ne sont pas des demi-dieux que l’on vénère, ils n’ont pas de buste ou de statue érigée sur des places publiques, ils n’ont pas de fortune sinon leur bonne volonté, leur intelligence et leur courage de lutter pour le changement.

François Jean-Jacques Roussin est un de ces hommes là. Il a renoncé à bien des avantages qu’il aurait pu bénéficier dans son pays pour faire partie d’une mission humanitaire en République dominicaine. L’objectif de cette mission était de « permettre aux enfants du Batey Mata los Indios d’avoir accès à l’éducation, droit qui ne leur était pas accordé par le gouvernement dominicain. Or à lui seul, mais en y laissant sa vie, François-Jacques Roussin aura non seulement permis d’atteindre cet objectif d’éducation mais aussi, de rétablir localement la relation entre ce peuple haïtien et le gouvernement dominicain » (extrait de la correspondance des parents du jeune Roussin ». Selon Monsieur et Madame Roussin, suite à cette tragédie, le gouvernement dominicain a décidé de construire à ses frais, une nouvelle école, officielle et reconnue par le gouvernement, pour les 40 enfants du Batey Mata los Indios. Cette nouvelle école construite en 2006-2007 portera le nom de Ecole Francois-Jacques Roussin.

Victor Hugo disait que ceux qui vivent sont ceux qui luttent. Bertolt Brecht est encore plus expressif au sujet de ceux qui luttent : «Les hommes qui luttent un jour sont bons, ceux qui luttent une semaine sont meilleurs, et s'ils luttent toute une vie, ils sont indispensables ». Roussin est mort au combat. Il ne portait pas d’armes à feu, ne pilotait aucun engin de guerre et ne tuait personne. Mais il luttait pour que changent les conditions de vie des enfants dans les plantations de canne en République dominicaine. Son cadavre n’est pas retourné enseveli du drapeau de son pays, mais il est un héros en son genre. Que cette tragédie ne décourage pas d’autres bénévoles à consacrer leurs talents à cette noble cause. Finalement, pour répéter Victor Hugo « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent ».
(Un site dédié aux gens touchés par la mort tragique de François-Jacques Roussin:
http://www.fiji.qc.ca/)

DEMANDE DE DONS ET DE BÉNÉVOLES

Nous lançons un appel à tous nos membres et sympathisants afin de recueillir vos dons de toutes sortes, matériels ou financiers. En tant qu’organisme à but non lucratif, nous comptons beaucoup sur votre générosité. Si vous préférez plutôt donner du temps, sachez que le Comité québécois est à la recherche de bénévoles pour des tâches en bureautique ou en soutien général. N’hésitez pas à faire circuler le mot dans votre entourage! Pour faire un don au Comité québécois ou pour obtenir plus d’informations, veuillez communiquer avec nous par téléphone au (514) 523-2434. Pour recevoir un reçu de charité, déductible d’impôt, veuillez SVP libeller votre chèque à l’ordre de Comité haïtien / Paroisse Sacré-Cœur.



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IV. Annonces communautaires:






NOUVELLE OFFRE DE RÉFÉRENCE MAGAZINE





Dans le cadre d’une vaste campagne de promotion en cours, la Direction de Référence Magazine (publication d’informations sociales et culturelles à vocation intercommunautaire basée à Montréal), prend plaisir à vous proposer, gratuitement, un exemplaire de sa plus prochaine parution.

Ce numéro sera accompagné d’une proposition d’abonnement que vous pourrez considérer si le magazine vous plaît.

Si vous êtes intéressé(e) à recevoir ce numéro accompagné de la proposition d’abonnement, veuillez nous faire parvenir, par courrier électronique, à abonnement@referencemagazine.com, vos coordonnées (nom, adresse et numéro de téléphone), afin de nous permettre de vous le faire parvenir.

Au plaisir de vous compter, bientôt, parmi nos lecteurs.

Cordialement,

Pradel Charles
www.referencemagazine.com
514-374-0215


LANCEMENT DU LIVRE ‘LE RÔLE DE L’AGRICULTURE DANS LE DÉVELOPPEMENT D’HAÏTI : POURQUOI LES PAYSANS HAÏTIENS SONT-ILS SI PAUVRES?’

Provoquant et profond, ce n’est pas l’étude d’un pays luttant pour survivre, mais un examen brillant sur la source et le prix de la pauvreté.

Le Vendredi 10 Aôut 2007, à compter de 17:00 précises aura lieu à la Maison Culturelle et Communautaire de Montréal-Nord situé au 12004 boul. Rolland, une grande cérémonie intellectuelle et culturelle consacrant la vente de signature d'un grand ouvrage sur le développement d'Haïti à travers l'agriculture titré « Le Rôle de L'agriculture dans le Développement d'Haïti: Pourquoi les Paysans Haïtiens sont-ils si pauvres? »

Brillamment et minutieusement exploré, le livre de Jean Arché explore les développements politiques, sociaux économiques et les bouleversements en Haïti, particulièrement entre l’année 1970 à 2003. Divisé en six chapitres, le livre de Jean Arché fourni un fond historique bien organisé et offre des suggestions pour un avenir plus audacieux, plus brillant pour Haïti. Jean Arché croit que les solutions pourraient être dans une nouvelle sorte de patriotisme et de contrat social, en restituant à Haïti non seulement un statut tolérable, mais son titre de paradis récupéré.

L'auteur de l'ouvrage, spécialiste en économie et développement, le docteur Jean Arché, vous convie tous: Étudiants, professionnels, hommes d'affaires, religieux, politiciens et politologues, cadres intellectuels et tous ceux qui assument et qui assurent une fonction de leadership à y participer.

Au programme:
- Conférence de presse
- Conférence débat en présence de l’auteur
- Vente signature
- Un léger goûter sera servi.

Nous comptons sur votre présence, votre support à tous égards.
Pour réservation et toute autres informations
Communiquez avec Cathia C.
Akwaba Communications
514-509-6181
akwaba_communications@hotmail.com



ANNONCE DU LANCEMENT PROCHAIN DU LIVRE DE KERLINE JOSEPH ‘VERS LA CONSTRUCTION DE LA LIBERTÉ’

Revenez sur le site de La Machette pour connaître les informations relatives au lancement du livre de Kerline Joseph « Vers la construction de la liberté ».


« Il ne fait pas de doute que la situation prévalant présentement sur le continent africain appelle à la mise au point d’une nouvelle perception quant à l’égalité sexuelle; une nouvelle conception juridique du problème. Ce contexte actualise l’importance de s’attarder sur la compréhension des valeurs coutumières dans le but d’une meilleure application du droit réglementant la vie des citoyens. Il est également à se rappeler que si le genre est une construction sociale et si la relation entre les hommes et les femmes est essentiellement basée sur le pouvoir, ce qui est mal construit peut être reconstruit par une sensibilisation continue des citoyens et détenteurs du pouvoir politique.
Kerline Joseph est Docteure en droit et auteure de plusieurs articles. Elle est également détentrice d’une maîtrise en droit international et d’un baccalauréat en criminologie.
Présidente-Directrice générale de l'organisme Voix Sans Frontières, Kerline Joseph défend ardemment les droits de la personne et particulièrement des femmes. De plus, depuis au moins une décennie, elle a fait du droit des femmes africaines son cheval de bataille auquel elle a apporté une contribution socio-juridique significative.
Outre ses expériences professionnelles diversifiées, elle a participé et organisé maints ateliers de formations et de perfectionnement. La qualité de ses travaux de recherches et son grand intérêt sur les questions sociales et juridiques lui ont, entre autres, mérité plusieurs prix et distinctions. »

PROGRAMMATION DE L’ÉVÉNEMENT ‘ESCLAVES AU PARADIS’ EN SEPTEMBRE

Prochainement, auront lieu à Montréal du 18 au 24 septembre 2007 :
- l’événement « Esclaves au Paradis »,
- le colloque international « Sang, sucre et Sueur »,
- la table ronde : « Le cinéma du Sud : outil de développement économique et social ? ».

Contactez-nous si vous souhaitez le programme entier.

Pour vous donner un avant-goût des activités lors de ces trois activités, nous vous mentionnons :
- un hommage à François Latour,
- l’exposition photographique « Esclaves au paradis »,
- participation de l’organisation Droits et Démocratie,
- participation de la Fondation Fabienne Colas,
- projection du film « Sucre Noir »,
- projection d’une partie de « L’empire du sucre »,
- témoignage du Père Ruquoy,
- participation de : la commission interaméricaine des droits humains de l’OEA, Amnistie Internationale, le réalisateur Ariel Francisco Mota, Sonia Pierre (MUDHA), Naomie Mendez (CEDAIL), Dorval Brunel (UQAM), Lisa André (GARR), Pérard Joseph (CQRDTHRD), ainsi que plusieurs autres



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Prochaine édition de La Machette
La prochaine édition de La Machette sera publiée le vendredi 31 août 2007.
Annonces, questions, commentaires, suggestions? N’hésitez pas à communiquer avec nous!
Pour appuyer l’action du Comité québécois, nous vous invitons à naviguer sur notre site Web et vous demandons d'encourager vos amis à en faire autant aux adresses suivantes : www.geocities.com/cqrd; www.multimania.com/cqrdthrd et http://lamachette.blogspot.com/

Équipe de La Machette
Édition : Pérard Joseph;
Éditorial : Gahston Saint-Fleur;
Coordination : Romain Angeles;
Rédaction : Romain Angeles;
Révision et correction : Romain Angeles, Pérard Joseph, Simone Hénault;
Recherche : René Viaud, Mélanie Lippé, Nourredine Salhi, Edwin Paraison, Romain Angeles
Collaboration : Tess Brais-Laflamme, Ilionor Louis, Radio Classique Inter.
Traduction : Simone Hénault.
Conception graphique : Antoine Dang-vu, Dru Oja Jay,Documentation site Internet : Maxime Dallaire, Dru Oja Jay,Blog officiel de La Machette : http://lamachette.blogspot.com/Archives des anciens numéros : www.geocities.com/cqrd



Pour des raisons d’allégement de texte, le masculin a été uniquement utilisé.